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Les trésors secrets de Mercedes-Benz


Le Guide de l'Auto

Article par Marc Lachapelle

En plus d’être invaincu jusqu’à maintenant et d’avoir dominé sans partage la Formule 1 en décrochant tous les titres pilotes et constructeurs depuis 2014, Mercedes-Benz célèbre cette année son 125e anniversaire en course automobile. Rien de moins.

Ses débuts remontent en fait à la toute première course automobile de l’Histoire, qui a mené les compétiteurs de Paris à Rouen, sur un trajet de plus de 126 kilomètres, le 22 juillet 1894. Les deux premières voitures à terminer étaient propulsées par des moteurs à deux cylindres en V conçus par Gottlieb Daimler et Wilhelm Maybach dans leur petit atelier de Stuttgart et fabriqués sous licence par Panhard & Levassor et Peugeot.

De plus, la voiture qui termina cinquième, ce jour-là, était une Benz Vis-à-Vis, équipée d’un moteur de près de 5 chevaux, développé cette fois par l’inventeur Carl Benz. Trente-deux années plus tard, les noms Daimler et Benz allaient être soudés pour former le noyau du constructeur qui se nomme maintenant Daimler AG, dont la marque la mieux connue est évidemment Mercedes-Benz.

Pour ne rien oublier
Dire que Mercedes-Benz a le souci de sa propre histoire est un euphémisme. Et pas seulement parce qu’il va célébrer ce 125e anniversaire en grande pompe, à plusieurs reprises, en transportant une quantité inouïe de ses voitures de toutes les époques à plusieurs grands événements automobiles, en invitant une foule de ses pilotes à les conduire. Une aventure grandiose et complexe, qui lui coûtera certainement des millions de dollars.

La majorité de ces voitures, dont plusieurs sont légendaires et rarissimes, appartiennent effectivement à la gigantesque collection, en croissance constante, de Mercedes-Benz. Baptisée Mercedes-Benz Classic Collection, elle a été créée en 1900 et comptait 1 137 véhicules à la fin mai. Ce nombre a possiblement augmenté depuis cette date, puisque la collection s’enrichit constamment de nouvelles pièces, récentes ou anciennes.

Elle compte au moins un exemplaire de chaque nouvelle série ou « classe » chez Mercedes-Benz, et toujours le dernier véhicule produit. On y retrouve les plus grands classiques mais aussi de nombreux prototypes. Entre autres, une quantité étonnante des fabuleuses C111, ces voitures expérimentales propulsées par toutes sortes de moteurs installés en position centrale : essence, diesel, rotatif, elles ont eu de tout. La collection a également 60 000 pièces en stock et en fabrique, au besoin.

La collection est répartie dans une douzaine d’entrepôts éparpillés autour de Stuttgart, où Daimler AG a son siège social et des usines. Leur emplacement est secret et il était toujours interdit d’y prendre la moindre photo quand j’ai eu la chance et le plaisir de visiter trois de ses Heilige Hallen (Salles sacrées), guidé par quelques-uns des experts qui s’occupent en permanence de la collection. Pour éviter tout risque qu’ils soient repérés par géolocalisation, entre autres.

Pièces uniques et irremplaçables
Si l’on prend toutes ces précautions, c’est parce que certaines de ces pièces valent des dizaines de millions mais surtout que les plus rares sont souvent uniques et irremplaçables. Il n’existe, par exemple, que deux exemplaires du célèbre « Uhlenhaut Coupé », version améliorée de la 300 SLR qui avait tout gagné en 1955, y compris les légendaires Mille Miglia et Targa Florio. Ainsi surnommées en souvenir de l’illustre pilote et ingénieur Rudolf Uhlenhaut, elles vaudraient 120 $ millions chacune, si Mercedes-Benz choisissait de les vendre. Ce qui n’arrivera jamais.

J’ai vu un des coupés Uhlenhaut, ce jour-là, et des dizaines d’autres voitures plus fabuleuses les unes que les autres, soigneusement remisées dans ces entrepôts. Y compris plusieurs des voitures de course que l’on va trimballer du circuit Silverstone au Grand Prix d’Allemagne, en passant par le réputé Festival of Speed de Goodwood, en Angleterre, pour célébrer ce 125e anniversaire de Mercedes-Benz en course automobile.

Parce que c’est la collection qui prête des voitures au constructeur et à son musée, pas le contraire! À défaut de prendre mes propres photos, j’en ai trouvé qui donnent une idée de ce que contiennent les Salles sacrées. Également d’autres qui montrent seulement quelques-unes des voitures que l’on a transportées au circuit Silverstone, plus tôt cette année, pour une de ces grandes fêtes de la vitesse et de la mécanique.

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