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Lamborghini Urus 2019 : démentiel


Le Guide de l'Auto

Article par Sylvain Raymond

N’allez pas croire que Lamborghini a simplement décidé de suivre la tendance et qu’il a commis un sacrilège en commercialisant l’Urus. Au contraire, le constructeur a un riche passé en matière de VUS, lui qui a commercialisé au milieu des années 80 le LM002, un imposant VUS – doté d’un moteur V12 – tout aussi bestial que les autres bolides de la marque. Son seul problème? Il était 10 ans en avance sur son temps.

Trois décennies plus tard, le Lamborghini Urus débarque et nul doute qu’il permettra au constructeur de faire exploser ses ventes. Surtout, d’attirer dans la seule et unique salle d’exposition du concessionnaire québécois une toute nouvelle clientèle. On nous raconte d’ailleurs que plus d’une cinquantaine d’exemplaires ont été vendus depuis la sortie du modèle, dont plusieurs à des acheteurs qui n’avaient jamais songé à se payer une « Lambo ». C’est tout un succès commercial, particulièrement si l’on tient compte du prix de base de l’Urus, un peu plus de 230 000 $, et ce, sans oublier les nombreuses options.

Peu de VUS attirent autant les regards
Issu de la grande famille VW, l’Urus hérite de plusieurs composantes partagées, mais côté style, on s’est assuré que le modèle soit aussi éclatant que les autres bolides du constructeur, que ce soit par sa ligne de toit plongeante à l’arrière, imitant celle de l’Aventador, ou par ses jantes de 22 pouces. Le design angulaire de l’avant et l’arrière nous rappelle la signature visuelle des autres voitures de la marque, on a rarement conduit un VUS aussi spectaculaire et l’effet qu’il dégage dans l’entourage est à la hauteur de sa facture.

C’est à bord que l’on retrouve le plus d’éléments nous rappelant les modèles de chez Audi, particulièrement dans le cas des commandes de contrôle du siège et du hayon. Heureusement, le reste demeure typiquement Lamborghini, surtout la partie centrale qui comprend l’écran tactile et le bloc de commandes des composantes dynamiques ainsi que le fameux bouton démarreur caché derrière un clapet rouge.

Le reste de l’habitacle est à la hauteur des attentes, on baigne dans l’alcantara, les boiseries et les garnitures en fibre de carbone. Avec son espace pour cinq passagers, pas moyen de s’évader sans les enfants, ils voudront suivre à coup sûr. L’Urus vous permet d’expérimenter son niveau performances à plusieurs et en toutes saisons.

Parlant de performance, pas de moteur V10 dans le cas de l’Urus, on a emprunté le V8 biturbo de la famille Volkswagen, mais ses chiffres sont simplement démentiels, 650 chevaux et 627 lb-pi de couple dès 2 500 tr/min. Les ingénieurs ont remplacé plusieurs de ses composantes afin de lui donner un caractère italien, mais c’est son échappement fait maison qui sauve la mise et le rend plus digne de la marque, laissant le moteur hurler son exclusivité, beaucoup plus que dans ses autres applications. Un tel bolide sans une riche sonorité serait impensable!

Une commande, une panoplie de personnalités
L’âme de l’Urus c’est son système ANIMA qui permet de personnaliser la conduite à partir d’un levier situé sur la console centrale. À l’aide de ce dernier, vous pouvez sélectionner l’un des six programmes offerts, bien que les modes Sable et Terre seront très peu utilisés. Le mode par défaut, c’est Strada (route), qui contient des réglages assurant une conduite plus confortable et silencieuse. On s’en lasse vite. En passant aux modes Sport ou Corsa (course), l’instrumentation change d’apparence alors que l’on sent le bolide s’animer. La boîte automatique à huit rapports rétrograde faisant grimper le régime du moteur, la sonorité de la cavalerie s’accentue et l’accélérateur répond beaucoup plus promptement à nos demandes. À ce moment, on comprend que le plaisir commence et que ce sont ces deux modes que l’on sollicitera le plus souvent.

On rétrograde d’un rapport grâce aux palonniers, on enfonce l’accélérateur, l’avant du véhicule se soulève légèrement et la puissance se déploie instantanément tandis que l’on se retrouve cloué au siège. Nos doutes quant aux performances du véhicule ont rapidement été dissipés, l’Urus malgré son poids se comporte telle une Huracán haute sur pattes. Il est à la fois hyperperformant et agile.

Avec l’Urus, on ne se paie pas qu’un nom, mais aussi une panoplie de systèmes et de technologies qui font que le véhicule colle littéralement à la chaussée, peu importe la manière dont on roule. Son châssis est ultrarigide, sa suspension et les barres antiroulis maîtrisent pratiquement tous les transferts de poids, surtout en virage, alors que ses pneus Pirelli P Zero Corsa laissent leur gomme ultracollante sur le pavé chaque fois que l’on s’emballe un peu trop.

La pression élevée des deux turbocompresseurs brûle une quantité impressionnante de carburant, mais en revanche, l’Urus peut boucler le 0-100 km/h en 3,6 secondes et atteindre 305 km/h, des chiffres assez impressionnants pour un VUS. La boîte automatique accomplit également du beau boulot, passant les rapports sans délai, et l’on adore les petits « blips » du moteur lorsque l’on rétrograde, un élément qui ajoute au sentiment de performance. Le rouage intégral qui envoie en condition normale 60% du couple aux roues arrière favorise les performances et maximise l’adhérence en tout temps.

Le constructeur s’est assuré que le freinage soit à la hauteur de la puissance déployée et du poids du véhicule. Le design des roues avant met bien en valeur les immenses disques en carbocéramique de 440 mm et les larges étriers rouges à dix pistons, des composantes hors du commun et drôlement efficaces. Vous vous en doutez bien, le tout sera hors de prix à remplacer…

À basse vitesse, les roues arrière peuvent tourner de trois degrés dans la direction opposée aux roues avant, ce qui rend le véhicule encore plus agile, réduisant virtuellement l’empattement. C’est pratique en manœuvre de stationnement ou lorsque vient le temps de se faufiler dans la circulation plus dense.

Bref, le VUS ultrasportif de Lamborghini n’est peut-être pas né entièrement de l’ADN du célèbre constructeur italien, mais on a su relever le défi d’en faire un véhicule donnant l’impression qu’il a tout ce qu’il faut pour être digne de son nom de famille.

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