|

Formule E Saison 6 : le début d’une nouvelle ère


Le Guide de l'Auto

Article par Gabriel Gélinas

Riyadh, Arabie saoudite – La saison 6 du Championnat de Formule E a débuté, tout comme la saison 5, à Riyadh, la capitale de l’Arabie saoudite.

Cette sixième saison de Formule E, laquelle comptera 14 épreuves disputées sur 12 circuits urbains, souligne les débuts de deux nouveaux constructeurs dans cette discipline du sport automobile électrique, soit Porsche et Mercedes-Benz, qui rejoignent Audi, BMW, DS Automobiles, Jaguar, Mahindra, Nio et Nissan, lesquelles alignent toutes leurs propres équipes, certaines marques fournissant aussi leurs motorisations à des écuries privées également engagées dans ce championnat.

La saison 6 marque véritablement un moment décisif dans l’histoire de la Formule E avec l’arrivée de ces marques allemandes, toutes deux dominantes dans plusieurs autres disciplines du sport motorisé, Mercedes-Benz ayant remporté les titres majeurs au cours des six dernières saisons en F1 et Porsche ayant remporté récemment les 24 Heures du Mans ainsi que le Championnat du monde d’endurance (WEC).

L’arrivée de ces marques établies dans ce plateau, où la parité sur le plan technique est gage d’une compétitivité très relevée, signifie que la Formule E est vouée à connaître un essor grandissant, même si le sport automobile électrique ne compte pas encore sur l’adhésion d’un public aussi large ou de la renommée internationale de la F1. Mais, pour les grands constructeurs automobiles, l’implication en Formule E peut être qualifiée, comme on le dit en anglais, de no-brainer, la tendance vers l’électrification de l’automobile étant maintenant bel et bien engagée.

Voilà pourquoi ces manufacturiers ont choisi de consacrer des ressources à la Formule E et d’y afficher leur maîtrise de la mobilité électrique, d’autant plus que les budgets nécessaires ne représentent qu’une fraction des coûts associés à la F1. Les budgets des équipes s’alignent plus sur ceux du Championnat DTM pour voitures de tourisme en Allemagne, et ce, malgré le fait que la Formule E n’est pas cantonnée qu’en Allemagne puisque le Championnat est disputé dans 12 pays.

Presque la parité sur le plan technique
L’objectif du Championnat de Formule E est double. Le développement technologique de la mobilité électrique chez les constructeurs, et le spectacle en piste pour les amateurs de sport automobile. Voilà pourquoi le règlement technique limite le développement des voitures à certains aspects très précis.

Ainsi, toutes les équipes disposent du même châssis, sur lequel aucune modification aérodynamique n’est permise, le système de freinage est commun, les voitures roulent avec des pneus Michelin pour voitures de série, et toutes les monoplaces sont alimentées par la même batterie de 54 kilowatts/heure fournie par McLaren.

Les équipes ne peuvent intervenir que sur les éléments techniques qui sont localisés entre la batterie et la piste, soit le moteur électrique, l’invertisseur de courant, le logiciel de contrôle, la boîte de vitesses et la suspension arrière, bref strictement sur la motorisation, soit exactement là où un potentiel de transfert de technologie est possible vers les véhicules électriques de série. Cela signifie également que l’écart entre les équipes engagées par les grands fabricants et les écuries privées clientes de motorisations, peut presque être qualifié de marginal, ce qui ajoute au spectacle en piste.

250 kilowatts de puissance et gestion d’énergie
Les monoplaces de Formule E développent une puissance de 250 kilowatts en qualification et de 200 kilowatts en course, ce qui correspond respectivement à 335 et 270 chevaux. Le poids de la voiture, avec pilote à bord, est fixé à 900 kilos, ce qui signifie qu’une monoplace de Formule E peut faire le 0-100 km/h en 2,8 secondes et atteindre une vitesse maximale de 280 kilomètres/heure.

Comme la durée de chaque course est de 45 minutes plus un tour de piste et que la capacité de la batterie est limitée à 54 kilowatts/heure, dont seulement 52 sont utilisables, cela veut dire que chaque pilote doit absolument récupérer entre 30 et 35% d’énergie lors du freinage pour pouvoir disposer d’assez d’autonomie pour rallier l’arrivée.

Aussi, les pilotes peuvent activer un Mode Attaque, lequel permet de disposer de 25 kilowatts supplémentaires de puissance pendant quelques tours si, et seulement si, ils quittent la trajectoire idéale pour passer sur la zone d’activation, risquant ainsi de perdre une place ou deux.

Par ailleurs, les pilotes peuvent compter sur l’appui du public via le Fan Boost sur Internet, lequel permet aux pilotes plébiscités de bénéficier d’une puissance accrue pendant cinq secondes. La gestion de l’énergie pendant la course, les neutralisations par drapeau jaune ou voiture de sécurité suite aux accidents, le recours au Mode Attaque et le Fan Boost sont autant de facteurs qui viennent modifier le rythme de la course en temps réel et qui demandent une grande capacité d’adaptation des pilotes et des équipes.

Les forces en présence
La résultante de tous ces facteurs est que les courses de Formule E sont très serrées et imprévisibles, et qu’aucune équipe ne peut prétendre à une domination sans partage, contrairement à la F1.

Les résultats des deux premières épreuves de la saison 2019-2020 en font foi. Sur le podium de la première course à Riyadh, on retrouve Sam Bird sur Envision en première place, André Lotterer sur Porsche en deuxième position et Stoffel Vandoorne sur Mercedes-Benz EQ à la troisième place. Il faut noter que l’équipe Envision est cliente de Audi, et que la voiture de Sam Bird est identique à celles des pilotes Lucas di Grassi et Daniel Abt chez Audi Sport.

Pour la deuxième épreuve, Alexander Sims sur BMW a remporté sa première victoire, Lucas di Grassi sur Audi Sport s’est classé deuxième et Stoffel Vandoorne sur Mercedes-Benz EQ a terminé à la troisième position.

Le début de saison annonce donc une chaude lutte entre le quatuor des marques allemandes en Formule E. Pour Audi Sport, la deuxième place de di Grassi signifie également que l’équipe Audi Sport a atteint le podium 41 fois en 60 courses en Formule E. La suite des choses s’annonce palpitante dans cette série qui mérite qu’on lui accorde plus d’attention.

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments