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Procès Turcotte:Me Poupart scrute le rapport de la psychiatre

Par France Poirier

Audiences. La psychiatre Dre France Proulx, mandatée par la Couronne, a déposé un rapport d’évaluation sur Guy Turcotte. Elle arrive aux mêmes conclusions que les autres psychiatres à l’effet que Guy Turcotte souffrait d’un trouble d’adaptation avec humeur dépressive.

Dre France Proulx a rencontré Guy Turcotte le 7 août 2015 afin de faire l’examen mental de l’accusé à la demande du procureur de la Couronne, Me René Verret, et avec l’accord de Guy Turcotte. Pour ce faire, elle a consulté les différents rapports médicaux ainsi que des documents qu’elle a reçus de Me Verret.

La défense, en contre-interrogatoire, a fait la nomenclature des témoins présentés par la Couronne, dont Isabelle Gaston pour savoir si l’experte avait eu accès à leur témoignage pour faire son rapport. «Je ne suis pas enquêteur, je suis médecin psychiatre et je m’intéresse surtout à ce que Guy Turcotte m’a raconté et comment il percevait les choses», a souligné Dre Proulx.

Me Pierre Poupart a voulu savoir si l’accusé était fidèle aux informations qu’il rapporte en lien avec son parcours de vie, peu importe l’interlocuteur. Ce à quoi elle a répondu qu’elle a eu de lui une bonne collaboration, qu’il est fiable et a une bonne mémoire.

Le juge intervient

À plusieurs reprises durant le contre-interrogatoire, le juge André Vincent a demandé à l’avocat de la défense s’il mettait en cause le rapport du témoin. «Non, je n’en suis pas là, je m’attarde sur sa façon de faire», a répondu Me Pierre Poupart. Le juge en a remis alors que l’avocat questionnait la psychiatre sur des opinions face à différents témoignages. «Où allez-vous en questionnant l’expert sur des questions qui ne relèvent pas de la psychiatrie. Elle est mandatée pour agir comme expert sur l’état mental de l’accusé au moment de la commission des faits», a souligné le juge Vincent.

Un dernier témoin

En fin de journée, mercredi, la Couronne présentait son dernier témoin expert. Dr Martin Laliberté est expert en médecine d’urgence et en toxicologie médicale. Il est aussi consultant au Centre antipoison.

Il a déposé un rapport d’expertise sur le méthanol. «Le méthanol en soi n’est pas une substance toxique, c’est lorsqu’il est métabolisé en acide formique qu’il devient toxique. De plus, le méthanol n’a pas d’effets au niveau du cerveau», a expliqué l’expert.

Il soutient, dans son rapport, que les effets cliniques n’apparaissent qu’après un délai de 12 à 24 heures, qui est le temps nécessaire pour que le méthanol soit métabolisé en acide formique. «L’état de conscience de la personne intoxiquée est normal tant que le méthanol n’est pas métabolisé», a jouté le docteur Laliberté.

Son témoignage se poursuivait jeudi, suivi du contre-interrogatoire de la défense.

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