(Photo : France Poirier)
Le professeur Dave Blackburn qui dirige l’Équipe de recherche et d’intervention en santé mentale des anciens combattants et leur famille.
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Un chercheur de l’UQO dirige un projet national

Par France Poirier

Santé mentale des anciens combattants

Le professeur et chercheur Dave Blackburn de l’Université du Québec en Outaouais du campus de Saint-Jérôme dirige un projet de recherche en santé mentale des vétérans et des familles francophones.

Commandé par le ministère des Anciens combattants, le projet vise à connaître les bienfaits de la thérapie équestre sur ces derniers. « Actuellement, ce genre de thérapie n’est pas couvert, mais s’il est démontré son efficacité auprès des vétérans, le gouvernement pourrait en assumer les frais comme pour la psychothérapie, la pharmacothérapie et même le cannabis à des fins thérapeutiques », explique le professeur Dave Blackburn.

Il souligne que les différentes thérapies doivent être suivies en complémentarité.

Vétéran et chercheur

Ayant été officier au sein des Forces armées canadiennes pendant presque dix ans, le professeur Blackburn a été à même de constater qu’il y a peu de recherches sur la santé mentale des anciens combattants.

« J’ai vu la souffrance de mes propres yeux dans mes expériences professionnelles à Kandahar, en Allemagne et dans les cliniques des Forces armées canadiennes », a-t-il ajouté.

Le professeur Blackburn a complété son doctorat en sociologie de la santé en 2014 à l’Université de Luxembourg pour ensuite quitter volontairement les forces armées et devenir professeur à l’UQO.

Équipe de recherche

Le professeur Backburn a mis sur pied l’Équipe de recherche et d’intervention en santé mentale des anciens combattants et de leur famille (ERISM-AC/F). L’équipe est composée du coordonnateur de recherche, d’un spécialiste équestre, de cinq étudiants au baccalauréat, de cinq étudiants à la maîtrise et de deux étudiants au doctorat. Le projet d’étude vise 50 participants, dont une vingtaine de vétérans, une vingtaine de membres de famille de vétérans, une dizaine de spécialistes en santé mentale et en thérapie équestre.

Cinq centres équestres ont été sélectionnés au Canda, dont un au Québec, soit Équi-sens à Terrebonne. « Tous se spécialisent en thérapie assistée par le cheval, mais chacun d’eux a un programme bâti sur différentes thérapies. Il ne s’agit pas d’une étude comparative, mais les résultats seront analysés sur l’ensemble du projet », explique le professeur.

Manque de services

Les principaux problèmes de santé mentale que l’on retrouve chez les anciens combattants sont l’anxiété, le choc post-traumatique et la dépression.

« Les familles paient aussi le prix des dommages collatéraux et c’est pour cette raison que nous les avons incluses dans l’étude. Les conjoints ou conjointes, les enfants d’âge adulte qui vivent sous le même toit sont les membres de famille qui sont visés par notre projet », ajoute le chercheur.

La thérapie équestre est un outil pour apprendre à gérer les symptômes avec lesquels doivent vivre les anciens combattants.

On espère que le projet national ouvrira des portes plutôt que d’en refermer.

« La thérapie équestre a déjà fait ses preuves auprès de personnes vivant avec le spectre de l’autiste ou un handicap.

L’interaction avec la bête permet aussi de briser l’isolement.

« Être à l’extérieur avec le cheval n’a pas le même effet que dans un bureau avec un thérapeute, ça apporte une autre dimension et ça met la personne en action », soutient le chercheur.

Le rapport final du projet doit être déposé en mars 2019. « Les centres de thérapie équestres qui ont été sélectionnés commencent leur programme auprès des participants en mai. Ils sont accompagnés de psychologues, de travailleurs sociaux et d’ergothérapeutes », ajoute Dave Blackburn.

Les connaissances recueillies par ces recherches seront transmises aux organisations d’anciens combattants qui leur permettront de mieux atteindre leurs objectifs de soutien envers les anciens combattants.

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