(Photo : Virginie Blais )
Marie-Geneviève Chabot présentera son film Le lac des hommes pour la première fois en salle au Festival de films d’auteurs de Val-Morin.
|

Explorer une masculinité vulnérable qu’on voit peu

Par Charlier Mercier

Marie-Geneviève Chabot présentera son plus récent long-métrage documentaire, Le lac des hommes, pour la première fois en salle lors du Festival de films d’auteurs de Val-Morin. Pouvoir franchir cette étape dans sa région, c’est un cadeau et un « alignement parfait », se réjouit la réalisatrice de Val-David.

Thème universel

Son film, c’est un regard empreint d’humanité sur une masculinité vulnérable qu’on voit très rarement à l’écran. La caméra suit l’intimité de trois frères en voyage de pêche avec leur père, largement absent de leur vie. C’est l’occasion de revenir sur le passé, de soigner les plaies et de confronter les points de vue, toujours dans le respect et le dialogue. Le sujet résonne, puisqu’il est universel : la famille. « La vulnérabilité que les personnages démontrent, nous l’avons tous. C’est ce qui fait notre humanité. Et même si on parle d’une famille en particulier, on peut toucher plus largement aux thèmes de l’abandon, du silence, des blessures et du legs générationnel », précise la réalisatrice.

La vulnérabilité des trois frères se manifeste de différentes manières. Chez Jean-Pierre, on est davantage dans l’émotion et le silence. Stéphane nomme ses incompréhensions et expose comment il se sent, toujours sans jugement. Enfin, Jérôme conserve une certaine amertume envers son père et le confronte sur son rôle de père et de mari.

Sensibilité au masculin

Depuis le début de sa carrière, Marie-Geneviève Chabot a tendance à se pencher sur des enjeux masculins, elle qui dit ressentir en elle une part masculine significative. « C’est intéressant de toucher comme femme, avec ma sensibilité, à cette sensibilité masculine qu’on entend peu. »

L’oeuvre est unique dans le fond, mais aussi dans la forme. Filmé dans le Grand Nord, les prises de vue sont à couper le souffle. Le long métrage est contemplatif et son rythme est lent. Il accueille les silences, qui sont parfois plus révélateurs que les mots. « Je ne voulais pas faire un film de trop de paroles. Je voulais qu’il y ait une grande place au silence, à l’action, au cinéma, à la pêche, à la nature. J’ai voulu aller dans un espace où on n’allait pas », indique Marie-Geneviève à ce sujet.

Pour plus d’informations : ffavm.com

Synopsis

Trois frères au cheminement différent partent en voyage de pêche avec leur père qui, quarante ans plus tôt, est parti refaire sa vie loin de ses enfants. Entre deux prises, les histoires du passé ressurgissent et ce rassemblement familial devient l’occasion de clarifier des questions laissées en suspens pendant trop d’années.

Documentaire qui aborde avec doigté les thèmes de la fratrie, de l’absence et du sentiment d’abandon, cette expédition toute masculine se transforme au gré des courants en voyage initiatique à la recherche d’un idéal familial perdu.

NOUVELLES SUGGÉRÉES

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *