Eau Tronc Sucré : Un changement de vocation qui porte ses fruits chez les Lauzon
Par Luc Robert
L’érablière Eau Tronc Sucré, du secteur Saint-Canut de Mirabel, a reconverti de belle façon sa salle à manger en centre de production et de distribution de produits traditionnels, qui sont écoulés comme des pains chauds à plusieurs points de ventes des Laurentides.
Ce n’est pas de gaieté de cœur que le propriétaire Ghislain Lauzon a procédé au changement d’activité, après avoir fermé au public sa salle à manger pourtant reconnue.
« Ça m’a fait quelque chose de devoir changer de vocation. Entailler et traiter l’eau d’érable et ses dérivés demeurent parmi nos tâches, mais le contact avec le public n’existe plus sur place. Les contraintes se multipliaient, dont les annulations quotidiennes des réservations de prises de repas, et ce, sans avertissement. C’est une des causes qui nous a forcés à modifier nos activités », a souligné le propriétaire dans la quarantaine.
En croissance
Sa bonne humeur naturelle et son entrain aident à sensibiliser le public à son éventail de produits.
« Nous sommes présents dans près de 25 épiceries IGA de la région des Laurentides, avec des comptoirs de ventes à leurs sections des pâtisseries. Je m’y présente souvent avec ma chemise carottée et nos chandails de marque. On essaie d’être des marchands de bonheur et le monde tripe fort de me voir arriver en costume d’époque, à leur faire la conversation. »
L’équipe de M. Lauzon compte une vingtaine de personnes, incluant les vendeurs et démonstrateurs, ainsi que les employés entailleurs et transformateurs qui font bouillir.
« Mon fils Marc-Antoine, toujours aux études, m’aide en représentation les lundis. On a une bonne équipe et nous offrons une stabilité de produits. On verra quelle ampleur cela pourra prendre : au début de mars, j’ai une rencontre prévue avec un consultant pour envisager si des exportations sont possibles et pour trouver des marchés à développer. »
Plus loin que les Laurentides
Depuis quelques mois, M. Lauzon s’est doté d’une spécialiste en la matière : Valérie Hébert, directrice des ventes pour l’érablière Eau Tronc Sucré.
« C’est certain qu’avec 20 000 entailles et des produits variés, il y a d’autres marchés où nous pouvons prendre de l’expansion. Nous avons établi des contacts dans plusieurs villes et sommes confiants d’obtenir des réponses positives sous peu », explique Mme Hébert.
Une famille engagée
À la cabane à sucre de la route 158, le mur de la salle à manger a été déplacé pour permettre l’agrandissement. Celui-ci a permis d’édifier des espaces de production, d’inventaire, de conservation et d’emballage des produits vers les points de ventes.
« Nous fournissons des produits de pâtisseries à partir d’une petite équipe multitâches. On s’occupe de la chaîne, des boîtes aux collants, jusqu’à la livraison. Les beignes, les biscuits, les mousses, que ce soit au fudge ou à l’érable, sont très en demande. Il nous est arrivé d’écouler 570 paquets de beignes, ce qui en représente 3 000. Puis, nos représentants sont bien accueillis et questionnés par les clients. C’est beaucoup de logistique, pour que tout soit prêt à l’avance, mais on y parvient. Et Ghislain est tellement engagé dans l’entreprise familiale que ça progresse sur tous les fronts », poursuit-elle.
Par ailleurs, Valérie Hébert n’en est pas à ses premières armes dans le milieu et son expérience aide à structurer les plans futurs de l’entreprise.
« On évolue au sein d’une affaire familiale. L’entreprise compte sur l’aide de neveux et de nièces, de la meilleure amie de Ghislain. J’offre aussi ma contribution avec mon fils Justin (représentant). Je m’y connais en start-up de compagnies. M. Lauzon est un battant, qui fait son chemin : il est aussi propriétaire d’une terre agricole et a survécu à un accident de tracteur-remorque. Il cultive le soya, le foin et développe l’érablière. Ça roule 7 sur 7 à son établissement de Saint-Canut », a-t-elle ébauché.
@BV : Les points de ventes de l’érablière «Eau Tronc Sucré» se multiplient dans les épiceries de la région. Photos