(Photo : MRC des Pays-d’en-Haut)
Vélocité, un trajet cyclable de 11 kilomètres, relie le P’tit Train du Nord et le Corridor aérobique en passant par Piedmont, Saint-Sauveur et Morin-Heights.

Les défis du transport actif

Par Marie-Catherine Goudreau

Les défis du transport actif sont nombreux dans les Laurentides : topographie, craintes des citoyens et vision intégrée du réseau. Est-ce que tout roule pour le vélo dans la région ?

À Saint-Jérôme, la mairesse Janice Bélair- Rolland espère que la ville deviendra la « capitale du vélo dans les Laurentides ». Plusieurs infrastructures sont déjà en place ou en cours, comme les connexions au P’tit Train du Nord ou encore la construction d’un lien cyclable est-ouest de 8 km par l’ancien chemin de fer. Il n’y a toutefois pas d’endroits où stationner et barrer son vélo au centre-ville. Par ailleurs, des discussions sont en cours pour implanter le BIXI sur le territoire en 2022.

Étant donné que Saint-Jérôme est une vieille ville, les rues sont assez étroites et il est difficile de modifier les infrastructures. « Ce ne sont pas toutes les rues qui se prêtent à de la mobilité active. L’âge de la ville est un défi », explique Mme Bélair- Rolland. On pense notamment à transformer certaines rues étroites en sens unique.

Volonté

Si les villes semblent prêtes à aller de l’avant pour le transport actif, il reste du travail à faire pour changer les mentalités et la vision des citoyens. « Il faut sensibiliser certaines communautés en disant : « Oui le transport actif ça se peut en milieu rural, et pas seulement en milieu urbain » », souligne Chantal Ladouceur, rectrice du service de développement économique et territorial à la MRC des Pays-d’en-Haut. Selon elle, pour inciter les gens à faire du transport actif, il faut des aménagements plus sécuritaires et balisés. « On veut aller chercher des gens qui sont plus craintifs et moins confortables sur la route. C’est une autre clientèle que le vélo de route par exemple. »

« La demande est moins grande que la résistance », souligne la mairesse de Saint-Jérôme. « Mais la pandémie a emmené une autre perspective : les gens travaillent de la maison, donc quand ils sortent, ce n’est pas nécessairement pour prendre leur véhicule, mais plus pour s’aérer l’esprit et sortir dehors. Ça on l’a senti. » La Ville de Saint-Jérôme compte par ailleurs développer un plan de mobilité active au cours de la prochaine année.

Connexions aux grands axes

De plus en plus de villes démontrent de l’intérêt pour développer des artères de connexion avec le parc linéaire, selon Jean-Sébastien Thibault, directeur général du P’tit Train du Nord.

Plusieurs projets ont déjà pris forme : Vélocité qui connecte le P’tit Train du Nord au Corridor aérobique, la ville de Saint- Marguerite-du-Lac-Masson est en train de développer une artère pour se relier au parc, et la ville de Saint-Jérôme est aussi connectée à plusieurs endroits.

« Je rencontre beaucoup de villes actuellement par rapport aux liaisons. On veut que les gens entrent et sortent du P’tit Train du Nord en vélo, et non en auto », explique M. Thibault. Le transport à vélo peut être une solution non seulement pour réduire le trafic, mais aussi pour désengorger les stationnements. Ces derniers manquent de place, alors que de plus en plus de gens circulent dans la région, croit le directeur général.

« Si les villes offrent des voies cyclables sécuritaires et intéressantes pour se rendre sur des grands axes comme le P’tit Train, ça fait des voitures en moins. »

Vision d’ensemble

La MRC des Pays-d’en-Haut travaille actuellement à la révision de son schéma d’aménagement. « On souhaite avoir une vision d’ensemble. Par exemple, on a des discussions à savoir quelles municipalités devraient être connectées entre elles. Puis on les consulte par la suite pour voir si ça les intéresse », explique Mme Ladouceur.

« Le plus grand défi dans la MRC des Pays-d’en-Haut pour le transport actif, c’est la topographie », soutient Mme Ladouceur. Il y a beaucoup de côtes, ce qui dissuade certaines personnes à utiliser les trajets cyclables. « Cependant, avec le vélo à assistance électrique, on voit de plus en plus de personnes qui utilisent des pistes comme Vélocité, car elles peuvent franchir plus d’obstacles », souligne Mme Ladouceur.

Selon Mme Ladouceur, le vélo à assistance électrique amènera les villes à penser à des trajets qui n’auraient pas été envisageables il y a 5 ans. « Maintenant, il faut regarder plus loin. On se demande, par exemple, si on devrait faire un aménagement cyclable dans la côte à Sainte- Anne-des-Lacs pour aller rejoindre Saint- Sauveur. Avant, on ne pensait pas à ça. »

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