(Photo : Facebook SOPFEU)
Les feux en Colombie-Britannique cette année.
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Elle part combattre les feux dans l’Ouest canadien

Par Marie-Catherine Goudreau

Dimanche dernier, Mélissa Miron a quitté la base de la SOPFEU à Maniwaki. Les feux de forêt font rage en Colombie-Britannique. Les pompiers forestiers de l’Ouest canadien ont besoin d’aide. Pour la sixième fois, Mélissa ira combattre avec eux.

« Pour moi, l’emploi de pompière forestière, ce n’est jamais monotone. C’est toujours une nouvelle aventure qui débute à chaque jour, c’est un défi continuel », relate Mélissa, en entrevue avec le journal deux jours avant son départ. Elle voit cette sortie comme un nouveau défi à relever et une autre occasion de développer ses compétences. « En Colombie-Britannique, c’est montagneux et il n’y a pas beaucoup d’eau », explique-t-elle. Ces caractéristiques lui permettent de voir d’autres méthodes de travail qu’au Québec.

Conditions difficiles

Mélanie participe au plus important déploiement réalisé par la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) hors Québec. 153 personnes sont envoyées pour aider la province. Avant de partir, les pompiers doivent réaliser et réussir des tests physiques assez exigeants. La durée des voyages est de 14 à 18 jours au maximum, comme la charge de travail est très grande.

« C’est exigeant. Les journées nous rentrent dedans et on n’a pas beaucoup de temps pour récupérer. On se lève le matin à 5h et on revient à 18h. Quand tu cumules ça sur 14 jours, la fatigue ressort ».

Quand Mélissa est allée voir la météo à Kamloops vendredi, aucune précipitation n’était prévue durant tout le temps de leur mission.

« Ce sera beaucoup plus difficile, notamment en raison de la température, car c’est extrêmement sec et les indices sont 3 fois plus élevés qu’au Québec. C’est comme une bombe comparée à ce qu’on vit au Québec. »

Expérience unique

Là-bas, Mélissa sera cheffe de sections. Elle sera donc en charge de diriger et de superviser 5 équipes de travail. Elle n’en est pas à sa première expérience. En 2011, Mélissa avait combattu les feux de forêt à Red Lake en Ontario. Comme les effectifs étaient peu nombreux dans cette province, son équipe devait dormir directement sur la ligne de feu, à deux kilomètres de celui-ci. « On part avec nos tentes et nos matelas de sol, on se fait un campement à l’extérieur puis on vient nous porter de la nourriture par hélicoptère. » Comme ils sont près du feu, les déplacements sont plus courts et les équipes sont prêtes à combattre dès le matin. « Ç’a été mon meilleur voyage hors province, d’abord parce qu’on était carrément à l’état sauvage, dans un feu, puis parce que tout s’était bien passé », se souvient-elle.

Mélissa au travail en 2018.

Cette fois-ci, le contingent sera envoyé à Abbotsford, d’où leurs équipes seront envoyées à différents endroits. « Ça peut prendre quelques heures de route pour se rendre. Quand on arrive là-bas, on monte notre campement et dès le lendemain, les journées de travail commencent », poursuit Mélissa. Selon le travail à accomplir, les pompiers travailleront avec un « kit » de motopompe s’il y a de l’eau à proximité. « Parfois, il faut étendre plusieurs kilomètres de tuyau pour se rendre du cours d’eau au feu. »

Des outils manuels sont aussi utilisés pour creuser des tranchées et arrêter la propagation du feu. « Le feu peut aller tellement en profondeur qu’on n’a parfois pas le choix de creuser et de couper les racines pour les mettre à l’air libre et les arroser », souligne la pompière.

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