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« On sent qu’il y a un vent de changement » – Vicky Langlais

Par Lpbw

S’il est une femme qui peut en inspirer d’autres à entrer en politique c’est bien Léa Cousineau. Première présidente du Rassemblement des citoyens et citoyennes de Montréal (RCM), attachée politique responsable du dossier de la condition féminine au cabinet de la ministre Lise Payette, pour ne parler que de ces implications, Léa Cousineau a démontré jeudi dernier, lors du lancement du guide le « Parcours de la candidate, » qu’elle était restée vraie et toujours aussi allumée lorsqu’elle parle des femmes en politique.

Pour Léa Cousineau, femme politique et féministe engagée, la conférence de presse organisée par le Réseau des femmes des Laurentides (RFL) a également été l’occasion de rappeler l’importance de conseils municipaux paritaires et de stimuler les mises en candidatures féminines.

Selon Vicky Langlais, coordonnatrice du Réseau du RFL, les femmes se sentent plus sûres d’elles-mêmes et prêtes à s’engager.

Les défis à relever

En entrevue avec TC Media, madame Cousineau nous parle des défis à relever en tant que femmes en politique. « C’est un peu difficile d’isoler le fait qu’on soit femme, mais, pour moi, ça été de toujours me comporter en assumant que, si j’étais là, si on m’avait nommée, si j’avais été élue, c’est que j’étais capable de le faire et que le regard particulier de l’un ou de l’autre n’existait pas; de m’en remettre toujours à la démarche collective et au fait que des gens que je trouvais intelligents, que je trouvais fiables, avaient évalué que je pouvais faire les choses. Et, pour les faire, il faut aussi être très attaché aux objectifs que l’on se donne. » Pour Léa Cousineau « le fait d’être une femme peut parfois être considéré comme étant un handicap, mais ça peut aussi se renverser et devenir un avantage. C’est plus comme ça que je le vois, plus que de nommer les difficultés.»

Rester soi-même

En ce qui concerne d’éventuelles différences hommes/femmes en politique, pour Léa Cousineau tous les hommes politiques n’agissent pas mal. « On ne peut pas trancher au couteau de façon absolue le comportement masculin et le comportement féminin, c’est plus compliqué que ça! Ce que les femmes apportent, c’est une culture, une socialisation différente; des priorités ou des regards sur nos conditions de vie différents. Donc, ce qu’il faut faire avant tout, c’est rester soi-même et continuer de répondre à ce à quoi les gens ont cru quand ils vous ont choisi. C’est ce qui est important, ce n’est pas tant de se comparer ou pas, mais de rester soi-même avec tout ce que l’on porte. » Pour ce qui est de l’image des femmes qui s’impliquent en politique, madame Cousineau estime « qu’il y a parfois plus de sévérité pour des choses que je considère être des détails. Un niveau d’exigence, une absence de tolérance que l’on trouve parfois, quoique ça ait tendance à diminuer; et si on obtenait la parité, ça jouerait, c’est le statut minoritaire qui conforte ces comportements-là, il y a encore quelque chose d’exceptionnel. Le message fondamental que les femmes qui font de la politique comme moi doivent penser c’est que, oui, il y a des difficultés, oui, c’est un métier où l’on travaille beaucoup, mais, en même temps, c’est passionnant. On aime ça, on le fait parce qu’on aime le faire et ça vaut la peine. Si ça vous tente, faites-le! Vous allez aimer ça! »

L’équité

Le message que véhicule Léa Cousineau se situe au sujet de l’importance de l’équité. « Il faut être là, c’est une évidence. Pourquoi il y a si peu de femmes? Les obstacles et les préjugés sont nombreux. Les femmes ont peur de la politique et la politique aussi a peur des femmes! » En parlant du cynisme ambiant : « Le fait qu’il y ait plus de femmes pourrait faire partie d’une nouvelle façon de faire les choses, d’une nouvelle culture politique. » Mais surtout, «On ne parle pas assez souvent du plaisir qu’on a à faire ce métier-là. C’est un métier passionnant. J’ai eu du plaisir à être du côté de la décision, de la solution. Ça alimente la motivation. On n’en témoigne pas suffisamment! » Première femme élue à la présidence d’un parti politique municipal au Québec puis membre du Conseil de Statut de la femme et ensuite sous?ministre associée à la condition féminine, Léa Cousineau est aujourd’hui présidente du conseil d’administration de l’Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICÉA).

Les femmes s’engagent

Par ailleurs, Vicky Langlais, coordonnatrice du RFL, se dit vraiment très contente de la réponse de femmes. « On connait les embuches, les obstacles qui font que les femmes ne se présentent pas en politique municipale. Mais là, on est à un stade où les femmes s’engagent, elles se sentent plus sûres d’elles-mêmes pour faire un premier pas dans les lieux décisionnels, pour participer concrètement. On sent que les femmes qui sont ici sont affirmatives dans leur désir de participer, de s’impliquer, d’être partie prenante des décisions de leur communauté. Le plus grand frein de la majorité des femmes, c’est le manque de confiance en soi. On sent qu’il y a un vent de changement. Les femmes se sentent prêtes à s’engager. »

Une quinzaine de futures candidates étaient présentes au lancement du guide le « Parcours de la candidate. En tout, une vingtaine gravite autour du RFL. En plus des futures candidates aux municipales, Danièle Lagarde, maire de Lac Supérieur, et Nicole Davidson, maire de Val-David, étaient présentes au lancement.

 

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