Les derniers arbustes ont été retirés du cimetière
Par Luc Robert
La Fabrique de la paroisse Saint-François Xavier a complété les travaux de récupération des fleurs, arbustes et ornements entourant les pierres tombales du cimetière du même nom, le mercredi 10 novembre dernier à Prévost.
Dans le but de procéder sans incident, un gardien et une voiture d’une firme de sécurité, embauchée par la Fabrique, bloquaient l’entrée du lieu de repos des défunts. Une excavatrice a procédé au démantèlement dès 9h30.
« Les plantes, arbustes et autres sont maintenant déplacés. Quelques personnes sont venues sur les lieux et on les a informées de la suite des choses. Nos règlements ne permettent pas de garder ces végétaux et autres. On ne peut prédire si des ornements ou fleurs seront permis à l’avenir, mais pour le moment, ce n’est pas possible », a souligné Mme Claire Boivin-Boisvert, marguillière-secrétaire.
L’excavateur a amorcé sa journée en récupérant les arbustes, qui avaient été arrachés et déposés cet été dans une pente, située derrière la pancarte des consignes, à l’entrée.
« À l’entrée, sur la butte, certains de mes arbustes ont été déplacés et plantés par la Fabrique pour créer une haie de démarcation. Non seulement ils ont déraciné mes arbustes, ils en avaient en plus enterré d’autres. J’ai crié de stupéfaction: ils étaient mieux de les déterrer et de me les rendre ! J’avais en tête de déposer une plainte pour vol. C’est d’une stupidité sans pareil. Le cimetière coupé et rasé, c’est laid. C’est un non-sens inouï et j’en ai fait part à Mme Boivin-Boisvert sur place », a témoigné Mme Claire Gagnon- Tremblay.
Cette dernière remet en question la logique derrière la décision de raser les lieux.
« En août dernier, la Fabrique m’a dit que mes arbustes pouvaient rester là, car ils sont petits et ne nuisent pas. Et là, ils installent un gardien de sécurité en plus pour m’empêcher de les récupérer, quand ils décident de s’en débarrasser. La SQ me dit qu’elle ne peut pas intervenir sur un chemin privé ni dans un cimetière privé. Mais quand ils veulent établir leur trappe à tickets, ils ne demandent à personne pour aller se stationner là », a déploré l’octogénaire.
Avertissement
Avertie la veille que les opérations se poursuivraient, Mme Valérie Lagrange, qui a multiplié les démarches auprès de la Fabrique pour que des bénévoles puissent voir à l’entretien des terrains mortuaires, a écrit un message sur Facebook pour que les citoyens soient au courant de la suite des opérations.
« Elle a justifié sa décision en disant que si des bénévoles effectuaient l’entretien et qu’un ou plusieurs se blessaient, c’est la Fabrique qui serait responsable. Une décharge de responsabilité aurait pu être signée par les bénévoles, il me semble. La Fabrique craignait de plus que les bénévoles abandonnent l’entretien et que les plantes et arbustes envahissent les terrains. Je suis déçue : on a tout fait en rencontrant, Mme Labelle et moi, les membres de la Fabrique à une réunion. Je n’ai plus d’énergie à perdre avec des gens qui ne veulent rien entendre. J’ai toutefois senti Mme Boivin-Boiverst très mal à l’aise : elle comprend notre point de vue », a révélé Mme Lagrange.
« Honnêtement, je suis passée à autre chose, en espérant qu’on puisse revenir planter nos fleurs. Ce n’est pas avec l’attitude de la Fabrique que le lien avec la nouvelle génération de catholiques va s’améliorer. Les dirigeants ont l’ancienne mentalité ancrée dans leur tête et il n’y aura pas de changement de leur part. Après, ils se demandent pourquoi il n’y a pas de rapprochement et que les églises se dégarnissent », a-t-elle déploré.
Plusieurs paroissiens, dont des proches sont inhumés sur les lieux, ont récupéré lundi et tôt mardi matin les ornements bordant leur terrain.
1 commentaire
C’est d’une tristesse sans nom dans ce cimetière. C’est rendu qu’on dérange même mort. On devrait y voir un jardin de fleurs, d’arbustes et d’arbres. Ça aurait l’air plus serein et on pourrait peut-être s’y promener en toute quiétude en souvenir de nos disparus. Je ne voudrais pas finir dans cette sorte de cimetière.