La nouvelle loi n’améliorera pas l’accès aux soins, selon la FIQ
Par LpbwMANIFESTATION. « On veut faire entendre nos revendications à la population », clame Peter Delli Colli, porte-parole de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) de la région Laval/Laurentides en marge d’une manifestation qui se tenait devant l’hôpital régional de Saint-Jérôme mardi dernier. À l’ordre du jour, l’expiration de la convention collective au 31 mars 2015 et l’entrée en vigueur de la réforme du réseau de la santé (Loi 10) le 1er avril.
Il ajoute : « On veut dénoncer le fait que les offres patronales du gouvernement dont on entend parler aux tables des négociations sont déraisonnables, méprisantes, étant donné que ça va appauvrir les professionnels en soins, diminuer leur pouvoir d’achat. Les gens dans le réseau sont à bout de souffle, surchargés de travail. Nous, on souhaite de meilleures conditions de travail pour nos professionnels en soins, pour mieux servir la population ».
« Tout ce ils ont mis dans les préliminaires est vraiment menaçant pour les professionnels de la santé comme les 3 % d’augmentation salariale sur cinq ans, faire passer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans, explique Peter Delli Colli. Et, comme on menace le régime de retraite, les gens pourraient penser à prendre leur retraite plus tôt. »
Par ailleurs, le porte-parole dénonce le fait que le gouvernement propose un gel de salaire pour les années 1 et 2 et une convention collective sur cinq ans. « Il veut faire un gel salarial pour les deux premières années et ensuite une augmentation de 1% pour les trois ans qui restent. »
Peter Delli Colli précise que c’est pour ces raisons, entre autres, que les offres patronales concernant la rémunération, la retraite, les droits parentaux et les disparités régionales ont été rejetées lors d’une rencontre du Conseil fédéral de la FIQ en janvier.
Entrée en vigueur de la réforme du réseau de la santé
En outre, la FIQ réitère que la réforme du réseau de la santé, alors que la précédente n’est pas complétée et qu’aucun bilan n’a été réalisé, détériorera les soins et les conditions de travail du personnel.
« Elle nuira à l’existence du niveau local, au sentiment d’appartenance locale, au financement des missions des établissements, à la représentation de la communauté et éloignera les services des patients puisqu’elle abolira les établissements locaux, leur conseil d’administration et le réseau local des services ».
Selon la FIQ, la nouvelle loi n’améliorera pas l’accès aux soins, ne garantira pas des économies en bout de piste, mettra la table à une privatisation accrue, favorisera la sous-traitance et entraînera le chaos dans la gestion des relations de travail.
« Ce qui nous préoccupe par rapport à la Loi 10, c’est qu’il va y avoir des impacts de compressions budgétaires dans notre région où on est déjà en manque de personnel. Ça être encore plus difficile de prodiguer des soins sécuritaires à la population . Ils vont couper encore plus le personnel, alors que déjà c’est très fragile », martèle le porte-parole.
« Nous nageons dans l’incertitude quant aux changements à venir. Ça crée beaucoup d’insécurité au sein de nos professionnelles en soins. Cette réforme n’est pas un cadeau! C’est ce que nous dénonçons aujourd’hui ».
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ représente plus de 65 000 membres, soit la grande majorité des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires œuvrant dans les établissements publics québécois. Dont 4 100 membres dans Laval Laurentides
Notez qu’aucun membre de la FIQ ne fait partie du front commun. La décision a été prise à l’échelle nationale, cette année. Le front commun est composé des syndicats suivant : CSN, CSQ, FTQ, SFPQ et APTS.
Les professionnelles en soins ont manifesté devant leur établissement pendant 13,5 minutes lors de leur heure de lunch en soutien à leur demande de rattrapage salarial de 13,5 % sur trois ans alors que le gouvernement offre 3 % sur cinq ans, dont un gel salarial pour les deux premières années.
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