La Conférence régionale des élus des Laurentides loge à l'Hôtel de région

La concertation régionale désormais confiée aux MRC

Par Lpbw

HENRI PRÉVOST
Dans les Laurentides comme ailleurs au Québec, la Conférence régionale des élus (CRÉ) disparaîtra et son rôle de concertation régionale sera désormais du ressort des huit MRC du territoire.

Les réactions à cette décision du gouvernement Couillard, confirmée mercredi, sont loin d’être unanimes. « C’est un recul de 20 ans en arrière », affirment tous deux le préfet de la MRC Rivière-du-Nord, Bruno Laroche, et le maire de Saint-Jérôme, Stéphane Maher.

« Le développement régional va écoper », craint ce dernier, pour qui la Table des huit préfets de MRC, qui héritera probablement des mandats de la CRÉ, n’aura pas la « vision macroscopique » nécessaire pour bien coordonner les différents aspects du développement des Laurentides.

« On n’aura pas les ressources »

« Qu’adviendra-t-il du développement social et de Laurentides économique ? » se demande notamment M. Maher. « Tout le monde va maintenant se diriger vers les villes et les MRC, mais on n’aura pas les ressources ».

Le maire de Saint-Jérôme estime en outre que les villes les plus fortes, comme la sienne, « tireront dorénavant la couverte de leur bord ». Il promet pour sa part d’être le plus « rassembleur » possible au niveau régional.

Bruno Laroche, qui est maire de Saint-Hippolyte, constate lui aussi que « les petites municipalités n’auront plus de voix » et craint que les secteurs plus éloignés, comme la MRC Antoine-Labelle, s’appauvrissent.

Le maire Laroche dénonce en outre les conséquences du pacte fiscal temporaire conclu par Québec et le milieu municipal, qui engendrera des baisses de revenus de 300 M$ pour les villes. « Nos deux unions municipales ont signé ça sans nous consulter », déplore-t-il, précisant que, dans le cas de Saint-Hippolyte, cela représentera une coupe de 50 000 $. Du même souffle par contre, il admet que cela ne devrait pas entraîner de hausse de taxe pour les Hippolytois.

Ultime réunion vendredi

Du côté de la CRÉ, dont le président est le maire de Lorraine Ramez Ayoub, aucun commentaire officiel n’a été émis. On préférait d’abord prendre connaissance de tous les détails des changements annoncés mercredi. Ses dirigeants se réuniront vendredi, sans doute pour la dernière fois, afin de faire le point.

« Une cinquantaine d’intervenants autour de la table, c’était beaucoup, mais on écarte du même coup toute participation citoyenne », a tout de même déclaré son vice-président et maire de Sainte-Agathe, Denis Chalifoux, au journal L’Information du Nord.

L’abolition de la CRÉ mettra fin à une formule de concertation créée dans les années 70 avec le Conseil régional de développement des Laurentides (CRDL). Les élus municipaux y occupaient déjà une place plus importante depuis la mise en place des CRÉ en 2003, mais elle faisait encore place à une vingtaine de représentants de différents secteurs socio-économiques.

La CRÉ emploie une dizaine de personnes, relativement peu par rapport à d’autres régions. Elle loge à l’Hôtel de région, au centre-ville de Saint-Jérôme.

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