Me M Marie-Nathalie Tremblay

«Je n'ai pas pensé à utiliser des médicaments de l'hôpital» – Guy Turcotte

Guy Turcotte, cardiologue de l’hôpital de Saint-Jérôme, n’a jamais pensé à utiliser des médicaments de l’hôpital pour se suicider. Bien qu’il a admis avoir facilement accès à des médicaments potentiellement mortels au centre hospitalier, il a préféré avoir recours au méthanol, un produit toxique contenu dans le lave-glace. C’est ce qu’il a expliqué au jury, lors de la première journée du contre-interrogatoire de la Couronne.

M. Turcotte a expliqué qu’il «ne pensait pas au suicide» lorsqu’il était au travail. Déjà, en 2007, il avait des idées suicidaires, mais seulement de façon «ponctuelle», a-t-il précisé. «Ça se passe après mes chicanes avec Isabelle.

C’est une idée passagère qui ne dure jamais bien longtemps.» L’accusé a admis avoir pensé à prendre du poison à rat, du méthanol ou encore se lancer en bas du toit, mais jamais, de se servir de la banque de médicaments de l’hôpital pour arriver à ses fins.

Une longue agonie

Me  Claudia Charbonneau a semblé vouloir mettre en doute les réelles intentions de suicide de l’accusé de 39 ans. Le méthanol provoque des symptômes en 12 à 24 heures après sa consommation. a-elle expliqué. M. Turcotte a admis connaître l’existence de cet effet à retardement, mais croyait «tomber dans un coma progressif, pour ensuite mourir dans les 12 à 24 heures suivantes.» En fait, la mort peut s’en suivre jusqu’à trente heures après celle-ci.

La procureure de la Couronne a par la suite tenté d’établir que Guy Turcotte avait consulté un document expliquant les effets du produit le 20 février 2009, mais la défense s’est objecté prétextant que rien n’indique que M.Turcotte a pris connaissance de ce paragraphe en particulier, indiquant aussi que le document était volumineux.

Vie familiale et sociale

Me  Claudia Charbonneau a passé au peigne fin les détails de la vie familiale et de la vie sociale de l’accusé. En outre, elle a mis en relief l’importance de la religion chez les Turcotte, les habitudes religieuses de ses parents, la raison pour laquelle il a pris l’option d’affirmer solennellement plutôt que de jurer sur la bible et les raisons qui l’ont poussé à faire un mariage religieux.

Guy Turcotte a pour sa part admis être athée depuis l’adolescence, ce qui a attristé ses parents à ce moment. Ces questions ont créé de vives réactions chez la famille Turcotte qui assistait au procès. Son avocat Guy poupart a émis plusieurs objections, mais elles ont toutes été rejetées par le juge David.

La Couronne poursuivra son contre-interrogatoire lundi.

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