(Photo : Courtoisie)
Dans le projet de recherche sur la traite dans les Laurentides, Édith de la Sablonnière est entourée d'une équipe composée d'une professionnelle de recherche, une technicienne en analyse de données et deux étudiantes.
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Est-ce qu’il y a des victimes de traite dans Laurentides ?

Par Dyane Bouthillette

En partenariat avec l’organisme Le phare des affranchi (e)s et avec le soutien de son équipe, Édith De La Sablonnière, professeure de psychologie au Cégep de Saint-Jérôme, travaille sur un projet de recherche afin de lever le voile de l’invisibilité posée sur le problème de la traite de personnes qui pourrait exister dans les Laurentides.

 

« C’est un projet qui s’appelle « La traite des personnes dans les Laurentides et état de la situation des victimes», annonce Mme De La Sablonnière. C’est un sujet super intéressant que nous avons développé. On est bien parti. Je porte ce projet dans mon coeur ».

L’étude ayant pour objectif d’observer de plus près la traite de personnes et de mieux documenter la problématique, permettra aussi d’identifier s’il existe des cas dans les Laurentides, de comprendre davantage les victimes, sensibiliser, développer et offrir des pistes de solutions, créer des plans d’intervention.

« Au niveau scientifique, il n’y a aucune donnée sur la traite dans les Laurentides, nous répond Édith De La Sablonnière lorsqu’on lui pose des questions sur le sujet. C’est vraiment une problématique qui est occultée, clandestine et très peu documentée. Les données que l’on a présentement proviennent plus des grands centres urbains et des rapports de police », indique-t-elle.

Un projet en deux phases

Subventionné par le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supé-rieur, le projet de recherche présentement en cours se déroulera sur 2 ans. « Dans notre projet de recherche, il y a 2 grandes phases. La première c’est de documenter le portrait des victimes en fonction du sexe, des groupes d’âge, les formes de traite, dévoile Mme De La Sablonnière.

On va questionner les travailleurs des organisations susceptibles d’être en contact avec une victime de traite pour savoir s’ils en ont déjà eu dans leurs milieux de travail. On couvre vraiment large dans les Laurentides, autant au niveau judiciaire, policier, de la santé, de l’éducation ».

La deuxième phase de l’étude s’adressant directement aux victimes et aux personnes survivantes de traite permettra de mieux comprendre l’expérience liée à la problématique, les causes et événements responsables des situations dans lesquelles ces gens se retrouvent, les conséquences et séquelles, les facteurs personnels et sociaux associés au fait que certains ont réussi à s’en sortir, etc.

« On a développé le projet avec entre autres Le phare des affranchi (e) s qui est partenaire avec nous dans le projet », souligne Édith De La Sablonnière.

Les différentes formes de traite

Dans notre société, il existe malheu-reusement plusieurs formes de traite. La ligne d’urgence nationale concernant le trafic de personnes a d’ailleurs enregistré en 2019 plus de 1000 signalements en six mois au Canada. Si la plus fréquente est l’exploitation sexuelle, des personnes peuvent se retrouver coincées entre les dents de différentes situations d’abus, notamment l’exploitation des fins de travail, la servitude domestique, la mendicité forcée, le prélèvement d’organes.

Pour en savoir davantage sur la traite de personnes : www.affranchies.ca/en-savoir-plus

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1 Comment

  1. Daniel Boyer

    Bravo! Super projet.

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