Inexorable printemps
Par Rédaction
Chronique d’un X
par Jean-Claude Tremblay
jctremblayinc@gmail.com
C’est ainsi que la saison de la renaissance a jadis été qualifiée, à juste titre, par le prix Nobel de la littérature, l’excellent poète chilien Pablo Neruda. Inexorable, car rien ne pourra empêcher le printemps d’arriver, et de se déployer avec toute sa force et sa vitalité. En ces temps où ça brasse passablement chez la seule espèce qui est en train de s’auto-exterminer, l’être humain a besoin de s’évader et de soulager son âme parfois malmenée.
#JeSuis… qui encore ?
Récemment, je publiais une chronique intitulée #JeSuisMoi, rappelant que les innombrables #JeSuis, ne nous soustrayaient pas à notre responsabilité d’être nous-même et de nous responsabiliser face une situation qui appelait l’empathie. Triste est de constater que juste dans la dernière semaine, l’utilisation de ce mot-dièse s’est multipliée, à cause de timbrés pour qui les croyances semblent loin d’être centrées sur l’humanité.
« Bon, encore un autre débile qui a tiré… », a déclaré sur un ton mi-désengagé,mi-exaspéré, un homme attablé à lire son journal dans un café de notre quartier. « D’après moi, ils feront pas les séries », de lui répondre rapidement son interlocuteur, souhaitant visiblement changer de topo. La réplique du lecteur ne s’est pas fait attendre : « Non, mais attends là! Price a été pas pire… mais Weber est blessé, y’aurait jamais du l’échanger contre P.K. ».
Exit les sujets lourds et les victimes, bienvenue au jeu apaisant des gérants d’estrade derrière les grandes vitrines.
Viva la revolución !
À part le hockey, il n’y a rien comme une bonne manifestation pour se changer les idées, et ces derniers jours, ce n’est pas ça qui a manqué.
J’ai souvenir encore, ma première manifestation, c’était à Saint-Jérôme, au premier cycle du secondaire. J’étais l’un des plus jeunes et on m’avait dit « Quand la cloche de récré va sonner, on sort tous et on va marcher dans les rues pour la liberté! ». « OK… et on revient quand ? », moi de naïvement demander. « On revient pas de la journée! », m’a répondu le leader enthousiasmé.
Je ne comprenais pas tout de l’enjeu, mais j’ai un vif souvenir de m’être retrouvé parmi la foule remplie de fleurdelisés, à marcher difficilement, gracieuseté de mes jambes molles de nervosité.
Que j’étais impressionné, voire intimidé par tous ces slogans qui étaient criés de manière si coordonnée. Qu’importe, j’étais un courageux révolutionnaire et un fier guerrier : « À moi la rue de Montigny! », de m’exclamer.
J’ai été brave pendant cinq minutes. Jusqu’à ce que l’anticipation de la réaction de ma mère (et des conséquences), ne vienne me rattraper.
Manifs printanières
Je vais éviter d’élaborer sur les casseurs qui font une mauvaise jambe aux « Gilets jaunes », ou sur la tristement célèbre marche contre la brutalité policière, qui chaque fois… finit dans la brutalité la plus incendiaire. « Ah! si seulement avec une goutte de poésie ou d’amour nous pouvions apaiser la haine du monde! », dirait à nouveau Neruda.
Je vais justement saluer cette affiche pacifiste aperçue lors d’une des manifestations algériennes, sur laquelle on pouvait lire : « Quand on a que l’amour comme unique secours! ».
Je vais aussi donner un grand coup de cœur aux citoyens d’ici et d’ailleurs, dont beaucoup de jeunes, qui ont porté bien haut le flambeau écologique lors des marches pour le climat et la survie de notre planète.
Je suis si fier de vous… et de ma région, qui avec de plus en plus d’actions pour protéger le territoire continuera à redonner à la nature ce qui lui revient de vie et de droit.
Sur ce, n’abandonner pas, la 117 se dénudera bientôt de tout son verglas, et sur les terrasses, nous irons chasser ce qui reste du froid!