(Photo : Archives)
La route 117 à Prévost près de l'école Val-des-Monts.
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Des demandes qui attendent

Par Simon Cordeau

Les maires et mairesses des Laurentides multiplient les efforts pour encourager la mobilité active et rendre les déplacements sécuritaires. Pourtant, ils se buttent souvent à un obstacle de taille : les routes nationales qui traversent leur territoire. Elles relèvent du ministère des Transports du Québec (MTQ), mais ce dernier peut être bien lent à répondre aux demandes des maires.

Plus tôt cette année, la Ville de Prévost a réussi à convaincre le MTQ de réduire la vitesse sur la route 117, entre le chemin du Lac Écho et la rue de la Station environ. Des trottoirs ont aussi été aménagés, pour permettre aux enfants de se rendre à l’école primaire Val-des-Monts en toute sécurité.

Combien de temps cela a-t-il pris pour que ces demandes aboutissent? « Ç’a pris pratiquement 3 ans. C’est la première démarche que j’ai faite quand j’ai été élu », affirme Paul Germain, maire de Prévost. Il souligne cependant que des demandes avaient été faites par ses prédécesseurs, et que le dossier traînait depuis quelques dizaines d’années. 

Il note aussi que les démarches auraient été probablement plus longues sans l’aide d’un article paru dans La Presse. « Le Ministère a appelé la direction régionale. […] C’est à partir de là que les choses ont débouché. »

Pas (juste) une question d’argent

À Prévost, les nouveaux trottoirs ont été entièrement financés par la Ville. « Et je ne le regrette pas », insiste M. Germain. « C’est quelque chose qu’on aurait dû faire il y a 30 ans. Les gens de Place Lesage
ne pouvaient pratiquement pas sortir de chez eux sans marcher à contre-courant sur la 117. L’hiver c’était particulièrement dangereux, avec les bancs de neige. Des fois ça coûte cher, mais c’était essentiel, surtout pour les tout-petits, dont la sécurité est notre priorité. »

Le maire regrette toutefois que les programmes de financement du MTQ soient aussi limités. « C’est dur, pour une ville, d’absorber la construction d’un trottoir. […] Le MTQ doit s’adapter. »

Revenir à la charge

« Deux fois par année, je vais rencontrer la direction régionale avec mes dossiers, et j’essaie de pousser », raconte le maire de Prévost. Malgré tout, certains dossiers mettent sa patience à l’épreuve. « On demande des feux prioritaires sur la rue de la Station et le chemin du Lac Écho, pour les gens qui arrivent de l’est. Tous les matins, ça refoule. Il s’agit qu’une voiture arrive de l’ouest et ça bloque. »

M. Germain dit avoir fait la demande à deux reprises auprès du MTQ. Pourtant, il ne reçoit pas de suivi sur le dossier. « Ce n’est pas grand-chose, ça ne nécessite même pas d’investissement », déplore-t-il.

Revoir les relations

Isabelle Paré, conseillère en communication à la direction générale des Laurentides-Lanaudière du MTQ, a pu répondre partiellement à nos questions, peu de temps avant d’aller sous presse. « Dans les derniers mois, le Ministère s’est engagé à revoir les relations avec ses clientèles et partenaires municipaux. Le message a d’ailleurs été martelé par le ministre et le sous-ministre lors de leur tournée des régions au printemps 2021. »

Des actions concrètes ont déjà été entreprises, affirme-t-elle, dont la bonification de la section « Municipalités » du site web du MTQ et la mise en place d’un réseau d’agents de liaison. « À la direction générale des Laurentides-Lanaudière, il y a de nouvelles ressources qui ont été ajoutées pour répondre aux demandes municipales. Il y a une équipe qui s’occupe des relations avec le milieu », ajoute Mme Paré. Ces nouvelles ressources réduiront les délais de réponse, assure-t-on.

Par ailleurs, M. Germain dit remarquer une différence depuis les six derniers mois. 

« Il y a une nouvelle structure et du nouveau monde. On va leur laisser le bénéfice du doute. On perçoit qu’il a des efforts. »

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