(Photo : Courtoisie)
Le 21 septembre dernier lors de l’activité de mobilisation à Saint-Jérôme.

Déclenchement d’une grève générale illimitée

Par Marie-Catherine Goudreau

Services éducatifs en milieu familial

Depuis le 1er septembre, des responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) sont en grèves tournantes dans plusieurs régions du Québec pour négocier avec le gouvernement afin d’avoir de meilleures conditions salariales. Une grève générale illimitée a été déclenchée partout au Québec le 21 septembre dernier.

Dès 8h lundi dernier, plus de 150 intervenantes étaient présentes à l’activité de mobilisation des RSE de la région des Laurentides qui se déroulait aux artères de la 117 et de la 158 à Saint-Jérôme. C’est la première d’une série de manifestations – suivant les règles de distanciation – qui se tiendront tout au long de la semaine à différents endroits, dont Saint-Eustache et Mont-Laurier le mardi 22 septembre et Sainte-Agathe-des-Monts le mercredi 23 septembre. « Pour jeudi, il n’y a rien d’organisé encore, car nous espérons que ce soit réglé d’ici là », explique Annie Broekaert, présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial des Laurentides (ADIM Laurentides), organisation qui regroupe plus de 1000 éducatrices dans la région. « On est ici ce matin pour faire comprendre au ministre Lacombe que son offre de 12,83$/h, qui était la même en juin dernier, n’est pas acceptable », déplore Annie Broekaert.

En négociation depuis des mois

Actuellement, les RSE reçoivent un salaire de 12,42$/h, mais demandent une rémunération de 16,75$/h, soit le salaire d’une éducatrice non formée à l’échelon 1 en Centre de la petite enfance (CPE). Depuis presque un an, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) négocie avec le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, pour arriver à une entente qui pourra satisfaire les membres. Toutefois, encore aujourd’hui, l’offre du gouvernement se maintient à 12,83$/h.

Durant les dernières semaines, les négociations ont repris avec les grèves tournantes dont la participation a été très importante selon la présidente. Cependant, comme les négociations n’ont pas été concluantes et que le gouvernement ne semblait pas ouvert à augmenter le salaire, la FIPEQ-CSQ a donc proposé de confier le calcul de la subvention à un arbitre indépendant, ce qui aurait pu faire éviter la grève générale illimitée, déclenchée aujourd’hui. Concrètement, la FIPEQ-CSQ suggérait d’utiliser l’éducatrice non formée à l’échelon 1 comme emploi comparateur, à condition de mettre en place un comité d’évaluation de l’emploi de la RSE qui remettrait des recommandations sur les véritables tâches et les emplois à comparer.

« Ils étaient dans une grande impasse samedi dernier (19 septembre) à la table des négociations et c’est pour cette raison que la Fédération a offert cette proposition », souligne la présidente d’ADIM Laurentides. En retour, le ministre Lacombe aurait proposé à la Fédération un droit de veto sur les recommandations d’un tiers indépendant, c’est-à-dire qu’il nommerait un médiateur qui déposerait un rapport au ministère, offre qui n’a pas satisfait les membres.

Enjeux divers

En plus de l’enjeu salarial s’ajoutent toutes les complications liées à la pandémie, soit les mesures sanitaires, de distanciation et de désinfection. Selon Mme Broekaert, plusieurs intervenantes ont quitté le réseau en raison des conditions de travail et de l’appauvrissement des ressources. « Il est difficile de trouver des personnes pour remplacer ces femmes qui quittent leur emploi. En conséquence, ce sont des centaines de familles qui sont privées d’un service qu’elles pourraient avoir puisque les services de garde en milieu familial sont parmi les ressources les moins dispendieuses et les plus disponibles. M. Lacombe aurait donc intérêt à avoir de vraies conversations avec nous autour de la table. »

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