Consternation au café de rue l'Entre Temps

Le directeur du Centre Sida Amitié (CSA), Gaston Leblanc, a procédé à la fermeture officielle du café de rue L’Entre Temps. Une cinquantaine d’usagers du centre étaient sur place pour manifester leur désarroi. Où iront-ils pour se nourrir? Où vont-ils se reposer, laver leurs vêtements ou s’en procurer à des coûts aussi bas? Quel endroit leur servira de réconfort l’hiver prochain? Voilà une infime partie des questions que ces gens en détresse se posaient, mercredi dernier, à Saint-Jérôme.

Chose certaine, Gaston Leblanc et son équipe ne peuvent plus leur venir en aide: « Ça n’appartient pas au CSA de régler un tel problème social. On est complètement submergé. On a fait largement notre bout de chemin, quelqu’un va nous aider maintenant?», a-t-il dénoncé.

Le directeur n’a toutefois pas l’intention d’abandonner les plus démunis, mais l’aide du gouvernement sera nécessaire. «Cette décision sert à brasser la marmite. J’ai une rencontre de prévue avec Marc Fortin (agence de la santé et des services sociaux des Laurentides), la semaine prochaine. On doit trouver le moyen d’offrir un service à temps plein pour l’itinérance. Quelqu’un doit débarquer à Saint-Jérôme et offrir une solution. Nous, on va les aider.»

Usagers en détresse

Gilles Archambault, un usagé régulier du café de rue L’Entre Temps, craint que les répercussions se fassent sentir à d’autres niveaux et il n’est pas le seul. « Malheureusement, ce sont les magasins de la région qui vont écoper. Les gens vont devoir voler pour manger, le taux de criminalité va augmenter. La faim, c’est la chose la plus difficile à contrôler. Les gens seront prêts à faire n’importe quoi pour manger. »

«Je viens ici tous les jours. On a vraiment de bons services. Ils nous offrent du café gratuitement et à volonté, permettent aux gens de se reposer, lorsqu’ils n’ont pas dormi de la nuit  ou simplement prendre une douche. Vous ne pouvez pas savoir combien c’est important de prendre une douche par jour, quand tu n’en a pas, » expliquait M. Archambault. Une autre dame ajoutait au même moment: « Au lieu de traîner dans les parcs et d’avoir de mauvaises influencent, ici, on se souci des autres, on s’entraide. Moi, je finis le travail très tôt, où je vais aller maintenant?»

Lise Pesant ne pouvait contenir ses larmes lorsqu’elle s’est confiée au Journal Le Nord. « C’est très triste. Je ne peux pas croire qu’ils vont laisser faire ça. Ils manquent de respect envers les plus démunis, les plus seuls. En plus, ils bâtissent des condos devant les HLM sur Labelle, alors qu’il n’y a pas d’HLM de disponible. Les gens qui travaillent au salaire minimum ne peuvent même pas se permettre un loyer, c’est trop cher, mais eux, ils s’en foutent, ils nous repoussent. Je serais dans la rue si j’étais obligé de déménager », a-t-elle indiqué en pleurant, visiblement en état de détresse.

Martin Chartrand est à l’emploi du CSA depuis seulement quelques mois, mais il a connu le centre dès ses débuts, à 15 ou 16 ans. « Que va faire la personne qui prenait son seul repas de la journée ici? Que va faire l’usager qui utilisait le service de matériel de prévention du VIH ou de l’hépatite C? Comment vont-ils se protéger ou ne pas contaminer les autres? Ils m’ont sauvé la vie. Aidez-nous à votre tour! » a-t-il imploré.

Pierre Dionne Labelle en fait une priorité

Le député Pierre-Dionne Labelle a déjà manifesté son appui à la cause, établissant celle-ci comme son premier mandat. Son attaché politique, Marc-André Durand, était sur place pour le représenter.

Opinion du Dr. Jean Robert

Le docteur Jean Robert est l’un des plus grands actifs du CSA. C’est lui qui s’occupe des personnes atteintes du VIH et de l’hépatite C. « On chiffre le nombre de personnes atteintes de l’hépatite C à 947 et à 200, pour le VIH, dans notre région. Le plus grand problème est l’indifférence à notre endroit. Ce qui nous console, c’est quand quelqu’un nous appelle pour nous demander de s’occuper de sa fille ou son fils. On réussit de petits miracles pour des gens dont la vie serait un tremblement de terre continuelle.»

Le café de rue offre :

–          L’accueil d’environ 70 personnes par jour du mardi au dimanche

–          Distribution de café et d’environ 70 repas chauds

–          Le seul service de soupe populaire ouvert la fin de semaine à Saint-Jérôme

–          Distribution de vêtements

–          Soutien, accompagnement par des intervenants disponibles sur place

–          L’intégration et la participation de bénévoles et de personnes en réinsertion sociale ou désirant briser l’isolement.

–          Lieu sécuritaire et sans préjugé

–          Distribution de matériel d’injection stérilisé.

–          Un endroit ou les policiers peuvent amener les gens qui errent dans la

ville.

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