Pierre Pariseau-Legault : d’infirmier, à professeur, à conseiller au scénario de Mon Fils

Par Daniel Calvé

Pierre Pariseau-Legault est aujourd’hui professeur du Département des sciences infirmière à l’UQO Campus Saint-Jérôme. Il a aussi été conseiller au scénario pour la série Mon Fils, maintenant disponible sur Club Illico depuis le 12 mars. Cette même journée, l’infirmier de formation co-animait avec un des auteurs de la série, Michel d’Astous, et Andréane Champagne, travailleuse sociale pour l’organisme La Halte des Proches, un visionnement-causerie au campus universitaire. L’activité servait essentiellement à discuter de certaines scènes de la série portant sur la maladie mentale.

Pierre Pariseau-Legault est infirmier de formation. Il a fait sa technique, puis son baccalauréat pour finalement se rendre jusqu’au doctorat. Au cours de son cheminement, il a commencé à travailler directement en santé mentale. « Mon expérience clinique a toujours été développée autour des thématiques de santé mentale. En devenant professeur, j’ai continué à m’intéresser à ces sujets-là, mais sous l’angle de la recherche. La recherche d’organisation de services, du manque d’accès au services. »

Pierre Pariseau-Legault, photographié avec Mariloup Wolfe, la réalisatrice de la série.

Amalgamer fiction et réalité

Il y a environ 2 ans, une collègue avec laquelle monsieur Pariseau-Legault faisait de la recherche, a écrit une lettre ouverte dans le Devoir sur les problématiques d’accès aux services. « Parallèlement à ça, le scénariste qui est également producteur de la série [Mon Fils], travaillait sur ce projet-là. La lettre est arrivée dans un moment où il y avait un débat sur la place publique sur les services en santé mentale. […] Il m’a demandé si j’étais intéressé à conseiller au scénario afin de s’assurer que la série cadrait bien à la réalité du Québec », raconte le professeur.

Il qualifie son travail de conseiller comme ayant été « hyper intéressant ». En tant que chercheur, il s’intéresse pour sa part à trouver des solutions concrètes à des problématiques du quotidien en santé mentale. Cela crée un beau contraste avec les objectifs d’une série télévisée qui veut intéresser le public, provoquer un débat, garder une trame dramatique. « Là où on se rejoignait, c’est dans la volonté de produire quelque chose qui était quand même fidèle à la réalité. Mon mandat était de relire les scénarios, m’assurer que les termes utilisés et l’histoire correspondaient à la réalité des personnes directement concernées par la problématique. »

Un équilibre exemplaire

À la suite du visionnement de la série qui comporte six épisodes, le professeur universitaire s’est réjoui du résultat final. « Quand je l’ai écouté, il y a des moments où j’ai pleuré, des moments où j’ai été très touché parce que ça réflète des expériences qui sont très très près de la réalité », affirme-t-il. « Il y a vraiment un équilibre entre les trois zones principales qui sont concernées : les équipes d’intervention, les jeunes qui ont des problèmes de santé mental et, je pense que c’est le point fort de la série, on s’attarde au vécu de leurs parents qui sont souvent plus invisibles dans le débat public. »

Alors que la santé mentale est au cœur des préoccupations chez la jeunesse, qui en est de plus en plus touchée, la série s’installe dans le courant en ayant comme personnage central, un jeune aux prises avec cette réalité. « De personnifier cette histoire derrière un jeune qui est au cégep, correspond à la réalité des choses. Souvent, c’est à cette période que les problèmes de santé mentale se dévelop-pent. Le jeune doit faire des deuils par rapport à sa vie, doit accepter la présence de la maladie mentale. C’était une occasion en or d’aborder l’ensemble des éléments qui sont d’actualité au Québec », reconnaît Pierre Pariseau-Legault.

« La maladie mentale ne définit pas une personne ou ses possibilités d’action pour l’avenir. Il y a un rétablissement qui est possible, il y a une qualité de vie qui est possible, si on accepte d’écouter les personnes et d’adapter les services à leurs besoins », conclut le professeur.

Synopsis

Mon Fils, raconte la chute de Jacob, 18 ans, dont la vie bascule dans la maladie mentale. La psychose envahit tout, corrompt tout et fait éclater son avenir. Nous suivons sa bataille difficile, pleine d’embûches et de rechutes, d’essais et d’erreurs.

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