Colette Thibault et Stéphanie Viens Proulx réagissent
Par Lpbw
« Lors d’une importante discussion en caucus le lundi 6 janvier dernier, les élus de Vision Saint-Jérôme ont adopté une position unanime à l’effet que les deux élues de l’opposition se devaient d’être exclues des commissions municipales », déclare le maire de Saint-Jérôme Stéphane Maher.
Dans les faits, lors de la dernière séance du conseil municipal mardi dernier, le conseil a adopté une nouvelle répartition des postes aux différentes commissions du Conseil municipal. Les deux conseillères de l’opposition en sont exclues.
Colette Thibault et Stéphanie Viens Proulx écartées
Aucun poste n’a été attribué à Colette Thibault, du parti Ensemble Saint-Jérôme, qui siégeait auparavant sur trois commissions et deux comités, ni à la conseillère de l’Union des citoyens, Stéphanie Viens Proulx.
On se souvient que la conseillère avait été écartée lors de la première attribution de postes et que le maire avait promis de corriger le tir : « On va l’intégrer au sein des commissions. En janvier 2014, février le cas échéant », assurait-il, au mois de décembre dernier.
Pourquoi?
Dans un communiqué signé par le chef de Vision Saint-Jérôme, Maher explique avoir été surpris et déçu par le fait que les deux conseillères ont voté contre le budget, contre le programme triennal d’immobilisations et contre le transfert de contrats à une firme jérômienne d’avocats.
De plus « elles ont tenu des propos déplacés lors du conseil municipal au sujet de l’embauche de l’adjoint exécutif, un affront direct au maire et à toute l’équipe de conseillers », explique le maire.
« Les élues de l’opposition nous ont volontairement mis des bâtons dans les roues et nous sommes persuadés qu’elles maintiendront leur attitude réfractaire même si un poste dans une commission leur était attribué », soutient Stéphane Maher s’appuyant sur le fait que les électeurs de Saint-Jérôme leur ont majoritairement confié un mandat fort et clair.
Stéphanie Viens Proulx réagit
Pour Stéphanie Viens Proulx, conseillère municipale du district 7, « Monsieur Maher n’en est pas à sa première contradiction. »
La conseillère évoque le programme de campagne électorale et se réfère à l’article 1.1 qui stipule que : « Dans le but de favoriser une plus grande démocratisation, le parti Vision Saint-Jérôme mettra en place un mécanisme qui permettra aux conseillers, lors des votes, de mieux exprimer leurs points de vue et ceux des citoyens de leur quartier sans être toujours soumis à une discipline de parti ».
« A-t-il déjà oublié ses promesses électorales pour lesquelles certains citoyens l’ont élu? » questionne Stéphanie Viens Proulx.
Selon la conseillère, le fait de poser des questions pertinentes sur les dossiers dans l’intention d’être plus efficace et efficiente dans l’administration de la Ville et de bien représenter les citoyens est perçu par M. Maher comme avoir « volontairement mis des bâtons dans les roues » et « ralentit le processus » dans les commissions.
« Pourtant je ne fais qu’accomplir mon travail de conseillère municipale », assure-t-elle.
Réagissant sur l’exclusion de Mme Thibault des différentes commissions qui lui avaient été attribuées en novembre dernier : « il (Stéphane Maher) prive les citoyens jérômiens de ses nombreuses compétences. Ça me semble plutôt une décision encore une fois politique. »
« Un gestionnaire responsable peut-il se priver de gens compétents au sein du conseil municipal? » s’interroge-t-elle.
Colette Thibault seconde
« À la dernière séance du Conseil municipal du 21 janvier dernier, je me suis vu retirer toutes les commissions et les comités que M. Maher m’avait attribués en tant que présidente de la Commission des transports, vice-présidente de la Commission des affaires culturelles et des finances, membre de la Commission de l’environnement et des comités de démolition et des retraités de la police sous de faux prétextes », avance de son côté, Colette Thibault, la conseillère municipale du district 2.
« En effet, qu’elle fut ma surprise d’entendre pour la première fois, séance tenante, M. Maher invoquer mes positions différentes des siennes pour me retirer ces responsabilités qui me permettaient d’être le porte-parole des besoins des citoyens et de contribuer aux orientations de la Ville ».
Mme Thibault rappelle qu’elle a voté contre le budget, car elle n’était pas en accord avec la ponction de 5,4 M$ dans les surplus de la Ville « pour remplir la promesse électorale de M. Maher de geler les taxes pour quatre ans qui, à mon avis, dénote une gestion financière irresponsable. »
Elle précise au sujet de l’embauche de Simon Geraghty, adjoint exécutif, « qu’en tant qu’ex-gestionnaire en administration publique pendant vingt ans, il était exigé pour un candidat de fournir une lettre de motivation à laquelle devait joindre un curriculum vitae à l’appui de sa candidature et la description de tâches était forcément toujours connue à l’avance. »
Finalement, au sujet du transfert des dossiers juridiques en cours de traitement, « je me suis opposée du fait que les citoyens ont déjà payé une première fois pour l’étude de ces dossiers et cette décision de changer de procureur engendre des frais supplémentaires rattachés à ces mêmes dossiers, frais dont nous ne connaissons toujours pas l’ampleur. J’ai donc pris une décision purement administrative ».
La conseillère trouve la situation actuelle déplorable. Selon elle, poser des questions, confronter des idées et s’impliquer dans le processus décisionnel « est primordial dans un mandat comme le nôtre où chacun d’entre nous avons été élus par les citoyens qui nous ont accordé leur confiance. »