Atterrissage d’urgence : Un passager jérômien avait remarqué l’état des pneus
Par France Poirier
Les passagers d’un vol de Sunwing qui partait de Cuba vers Montréal ont eu la peur de leur vie, le 26 avril dernier, lors d’un atterrissage d’urgence. En effet, un pneu du train d’atterrissage a éclaté lors du décollage.
Sylvain Plamondon de Saint-Jérôme était à bord de l’avion avec sa conjointe. « On arrive sur le tarmac et je regarde les pneus. Au travail, on m’avait fait une blague de vérifier les pneus comme je travaille dans ce domaine. Effectivement, je trouvais que deux des pneus étaient très usés. J’ai même pris une photo », souligne M. Plamondon.
Du moment que le nez de l’appareil a pointé vers le ciel pour lever, le poids était tout sur les pneus arrière et ç’a éclaté. À l’intérieur, ç’a fait un bruit d’enfer. On était en vol. On ne se posait plus de questions. Puis, un message du commandant nous expliquait qu’on avait eu un petit problème avec une crevaison. Le stress a commencé. Ils devaient entrer en contact avec la tour de contrôle et savoir ce qu’on pouvait faire. Quinze minutes plus tard, on nous explique que l’on doit atterrir d’urgence à Varadero parce que c’est la piste la plus longue.
Il y avait deux options : atterrir sur piste ou en immersion dans l’eau. « La panique s’est installée. Un des trains d’atterrissage avait bloqué à l’intérieur. On avait un gros problème. L’appareil était plein d’essence. On a dû tourner en rond pendant une heure pour diminuer l’essence », explique Sylvain Plamondon.
Cours d’urgence
« On avait eu le petit cours d’urgence habituel, mais là c’était à un autre niveau pour nous expliquer comment sortir de l’avion. Les gilets de sauvetage se préparaient. On devait se placer en position accroupie pour se préparer à un amerrissage. Finalement à force de faire des manœuvres, ils ont réussi à rouvrir le train d’atterrissage. On pouvait atterrir sur une piste », explique-t-il.
Les passagers se tenaient tous la main. Certaines personnes étaient malades. Il y avait beaucoup de panique dans l’avion, raconte M. Plamondon. « Ma femme est infirmière. Elle a gardé son sang-froid et ça déteint sur moi aussi. On sécurisait les gens qui étaient plus paniqués », ajoute-t-il.
Atterrissage en douceur
M. Plamondon assure que l’atterrissage d’urgence s’est fait en douceur, malgré les circonstances et le stress des passagers. « Les 190 passagers ont tous applaudi la pilote. Ils avaient étendu de la mousse sur la piste pour éviter les incendies à cause de l’essence et pour refroidir les freins. Un autobus nous attendait et on nous a conduits dans un hôtel qui appartenait à Sunwing. Le lendemain on est partis en direction de Montréal », explique Sylvain Plamondon.
Une maman fière
Nicole Pilon de Saint-Sauveur a de quoi être fière parce que sa fille est Vicky Marks, la pilote du vol de Sunwing. « Je suis tellement fière d’elle parce que ça n’a pas toujours été facile de faire son chemin dans le milieu. »
Âgé de 47 ans, Vicky a dû s’exiler dans le Grand Nord, piloter des avions-ambulance avant de pouvoir être pilote de ligne. « Elle rêve d’être pilote depuis qu’elle est petite. Quand est venu le temps de s’inscrire pour cette formation au Cégep, c’était très contingenté puisqu’un seul collège donnait le cours. Elle s’est donc tournée vers le privé où elle a fait sa formation à Saint-Hubert à 19 ans.
Comme tous les pilotes, Vicky Marks a des nerfs d’acier, selon sa mère. Tout le monde est sorti sain et sauf. Il n’est pas possible de parler avec la pilote elle-même puisque la compagnie Sunwing ne voulait pas qu’elle accorde d’entrevue.