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Rencontre avec Louise Sigouin

Par Ève Ménard

Sexologue pour la populaire émission Si on s’aimait, Louise Sigouin démystifie de plus en plus son travail de consultation et d’accompagnement relationnel. De passage à Tout le monde en parle récemment, elle a gagné encore un peu plus le cœur du public québécois. À l’aube des Fêtes, on s’entretient avec celle qui cumule plus de 25 années d’expérience dans le milieu. 

En novembre dernier, Si on s’aimait – En 194 questions sortait dans les magasins et librairies. Il s’agit d’un coffret de 55 cartes tirées du contenu des tomes 1 et 2 de Si on s’aimait et rassemblées en différentes questions. Dans le premier tome, Louise Sigouin détaille surtout les cinq dualités – un concept au cœur de son approche – qui se retrouvent, selon elle, au sein de toutes les relations. Dans le second tome, elle invite les lecteurs et les lectrices à développer leur autonomie affective et leur volonté à s’épanouir et à se réaliser. Le coffret consiste en un résumé « portatif et accessible » du contenu des deux livres et de l’approche de la sexologue. 

L’objectif, m’explique Louise Sigouin, est d’abord de susciter la conversation au sein du couple. « Souvent, on leur dit qu’il faut reprendre la communication et ils ne savent pas toujours par où commencer. » Le coffret devient un excellent outil pour y arriver. C’est tout autant pertinent, d’ailleurs, à explorer en groupe, en famille, entre amis ou même seul. 

Évolution des besoins 

En tant qu’experte en accompagnement relationnel, Louise Sigouin accompagne à la fois des couples et des individus. Elle peut retrouver, donne-t-elle en exemple, une cliente qui entretien un rapport difficile avec son corps après avoir accouché trois fois, et qui possède une mauvaise estime d’elle-même. Ou encore un homme très meurtri par un divorce, mais qui souhaite rencontrer quelqu’un de significatif. Présentement, sa plus jeune cliente a environ 23 ans, et sa plus vieille, 82 ans. Mais de manière générale, elle reçoit des gens âgés entre 35 et 55 ans. 

LE SECRET POUR UNE SAINE RELATION, SELON LOUISE SIGOUIN

« Je pense que l’engagement est une clé, peu importe la teneur. Je pense aussi qu’il faut entretenir l’idée d’être stimulé intellectuellement, émotivement et physiquement par le partenaire qu’on aura choisi, que ce soit pour trois mois, trois ans ou trente ans. On a tendance à dire  »je n’ai plus de désir”, mais le désir, c’est l’ensemble de l’oeuvre. C’est de rester attentif à l’autre dans sa façon de réfléchir et dans sa façon d’être. Et tout ça, ça évolue. Il y a le premier coup passionnel au départ, mais pour entretenir la relation, il faut rester attentif aux qualités intellectuelles, émotives et physiques de l’autre. »

En quelques décennies d’expérience, qu’est-ce que Louise Séguin a-t-elle vu évoluer de plus significatif? D’abord, les hommes consultent beaucoup plus. « C’est une excellente nouvelle », affirme-t-elle. Ce qui change beaucoup aussi, c’est la place grandissante du concept de responsabilisation chez les individus. La sexologue s’explique : « Il y a 50 ans, avoir un travail et être en santé, c’était déjà l’apothéose. Depuis, nous avons évolué en tant qu’êtres humains, en tant que société. Les besoins
se sont raffinés et maintenant, nous avons besoin de nous accomplir, de nous affirmer. De plus en plus, les gens réalisent qu’ils ont le pouvoir de choisir la vie qu’ils souhaitent et de mettre en place certaines choses pour y accéder. Ça part de moi et à partir de là, je subis moins ma vie et je choisis une direction qui me convient dans la mesure du possible. » 

L’engagement : le fil conducteur 

L’experte en accompagnement relationnel a aussi vu émerger les applications de rencontre. Elle constate dans sa pratique que malgré cette grande accessibilité, les gens n’ont jamais été aussi seuls. Alors qu’aupa-ravant, rencontrer une personne relevait davantage d’un concours de circonstances – relation en milieu de travail, rencontre dans un bar ou le beau-frère qui te présente un ami – les dynamiques ont changé. « Le fait que ce soit aussi accessible et que les gens constatent qu’ils n’ont pas de combinaisons gagnantes, ça leur donne l’impression qu’ils n’y arriveront jamais. » 

Malgré les Tinder et compagnie, la sexologue remarque qu’au final, les gens cherchent un engagement, peu importe la forme qu’il prend. Que ce soit dans une relation monogame homme et femme, ou dans une relation ouverte homosexuelle, « les gens ont besoin d’un minimum d’engagement avec certains paramètres établis pour avoir le sentiment de pouvoir compter sur quelqu’un. » 

LES CINQ DUALITÉS

Dépendant et codépendant

Fusionnel et solitaire

Rationnel et émotif

Actif et rêveur

Vite et lent

NOUVELLES SUGGÉRÉES

1 Comment

  1. Marcel regis

    Allo, j,aimerai avoir une rencontre avec vous

    Reply

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