(Photo : Courtoisie)
Henri Prévost, journaliste à Saint-Jérôme pendant 40 ans et président d’Histoire et Archives Laurentides, est un diplômé du Cégep de Saint-Jérôme.
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Rencontre avec Henri Prévost : 50e du Cégep de Saint-Jérôme

Par Simon Cordeau

En 50 ans, le Cégep de Saint-Jérôme a formé plus de 35 000 diplômés. Parmi eux, Henri Prévost a accepté d’être l’un des ambassadeurs de l’institution. Discussion avec le journaliste retraité et président d’Histoire et Archives Laurentides.

Henri Prévost entre au Cégep de Saint-Jérôme en septembre 1972. « Le cégep était bien différent de ce qu’il est aujourd’hui. C’était encore une petite institution, plus petite que la polyvalente, où on était entre 3 000 et 4 000 élèves. Au cégep, on était 1 500 étudiants, maximum. C’était plus intime, plus familial. Il y avait un aspect vieillot aussi, parce que c’était des vieux bâtiments et il n’y avait pas encore tous les agrandissements », se souvient-il.

Sentiment de liberté

« Je me sentais plus vieux, plus autonome. C’était différent de l’école secondaire, où tout est réglé au quart de tour, avec les sons de cloche et tout. Là, c’était plus sérieux et plus libre. Selon tes cours, tu avais des périodes libres. Tu avais plus de contacts avec les gens. On allait au salon étudiant pour jaser et s’organiser. Il y avait une liberté, et ça en prend lorsqu’on arrive aux études supérieures. Mais si tu n’as pas acquis de discipline, c’est facile de se perdre là-dedans », confie M. Prévost.

Il raconte qu’il participait à la radio étudiante avec un groupe d’amis. Ils aimaient particulièrement la musique des groupes psychédéliques de l’époque, tels que King Crimson, Gentle Giant, Yes et d’autres, qu’ils faisaient résonner dans le cégep. « On avait bien du plaisir : un plaisir qui n’était peut-être pas partagé par tout le monde! Mais c’était dans l’air du temps aussi », raconte, bon enfant, M. Prévost, précisant qu’il étudiait aussi sérieusement.

De l’histoire au journalisme

M. Prévost s’était inscrit en histoire. Il s’intéresse alors aussi à l’anthropologie et à l’archéologie, bien que cette dernière discipline demande trop de sciences pures à son goût. « J’ai terminé avec un DEC en sciences humaines, parce qu’il me manquait un cours d’économie pour la mention d’histoire. Je ne sais pas pourquoi je ne l’avais pas fait, surtout que plus tard, à l’Écho du Nord, c’est moi qui s’occupait de toutes les nouvelles économiques et financières », confie-t-il.

En sortant du cégep, il s’inscrit en information culturelle, à l’UQAM, qui deviendra le programme de communication. Dès l’été 1975, il décroche un emploi de journaliste à l’Écho du Nord. « Mon grand-père, Jules-Édouard Prévost, était éditeur et journaliste de L’Avenir du Nord. Il est décédé bien avant que je naisse, mais j’avais aussi un oncle et une tante qui étaient journalistes. Il y a une tradition de lettres dans ma famille, donc ça tombait sous le sens que je m’intéresse au journalisme », raconte-t-il.

Henri Prévost couvrira l’actualité de Saint-Jérôme et de la région pendant 40 ans, jusqu’à sa retraite en 2015. « Je n’ai jamais terminé mon baccalauréat, ce que j’ai regretté parfois. Mais j’aimais bien mon Saint-Jérôme de naissance. Ça me tentait plus ou moins de retourner à Montréal. J’avais une blonde, qui est devenue ma femme, et qui me retenait ici. Mon monde était à Saint-Jérôme », explique-t-il.

Du journalisme à l’histoire

M. Prévost est maintenant président d’Histoire et Archives Laurentides (HAL), qui préserve la mémoire de la région. De l’ouverture du cégep à aujourd’hui, Saint-Jérôme a bien changé, comme toutes les villes partout ailleurs au Québec, souligne-t-il. « Mais l’arrivée du cégep, ç’a été important pour Saint-Jérôme, pour sa transformation. Avec une maison d’enseignement, il y a toute une communauté qui gravite autour. » Celle-ci amène la modernité et de nouveaux courants de pensée. « Saint-Jérôme était encore une assez petite ville, encore ouvrière, donc c’est un moment charnière », précise M. Prévost.

« Dans les premiers temps, le cégep est devenu un pôle d’activité, surtout pour la culture. Il ne se passait pas grand-chose de culturel dans la ville, en 1975, mis à part le Carnaval d’hiver. C’était un petit milieu, il y avait beaucoup de sport, comme le hockey et le baseball. Donc le cégep est devenu la plaque tournante culturelle, et la culture a pris sa place progressivement. »

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