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La souveraineté alimentaire, solution possible à la faim dans le monde

Par Lpbw

Dans le cadre de la campagne, Carême de partage 2014 Développement et Paix « Une seule famille humaine, de la nourriture pour tous », Humberto Ortiz Roca, Péruvien spécialiste des thèmes d’économie solidaire et de droits économiques et sociaux offrait une conférence à Saint-Eustache. L’ « Invité du Sud », un partenaire de Développement et Paix, y parlait de souveraineté alimentaire « une solution possible à la faim dans le monde ».

Et même si le conférencier nous parle du Pérou, les prises de conscience et les pistes de solutions sont transférables, ici, au Québec.

S’appuyant sur la réalité du Pérou, Humberto Ortiz Roca avance : « La sécurité alimentaire n’est pas seulement garantie par des importations d’aliments, mais principalement par la “souveraineté alimentaire”, c’est-à-dire que le pays soit capable de satisfaire à la demande des aliments, spécialement des populations les plus appauvries et marginalisées, avec la production de producteurs péruviens qui y travaillent et qui ont besoin de beaucoup plus d´appui de l´État. »

 Humberto Ortiz Roca avance également qu’il est important de valoriser, entre autres, les expériences qui se développent dans l´économie solidaire, le commerce équitable et la consommation éthique.

 Il nous fait part qu’au Pérou, d’importants secteurs de l’économie sociale et solidaire travaillent à la production de nourriture, soit à l’agriculture ou dans la transformation. On retrouve le commerce équitable dans les coopératives de café et de cacao, dont plusieurs d´entre elles sont reconnues au niveau international. De plus, nous dit-il, on y constate une augmentation de groupes de consommateurs qui priorisent l’achat auprès de producteurs régionaux et locaux.

Pour favorise la souveraineté alimentaire

C’est pourquoi M. Ortiz estime qu’il est nécessaire d’avancer avec des politiques publiques qui favorisent la sécurité alimentaire, c’est à dire qui favorisent, au moins l’accès à la nourriture, son bon usage et la disponibilité des aliments par le biais de la production locale des aliments.

« Aujourd´hui, au Pérou, on revalorise l’agriculture familiale pour la souveraineté alimentaire, comme la capacité du pays à produire dans leur propre territoire les aliments nécessaires pour sa population. Mais dans plusieurs pays comme au Pérou, l’agriculture familiale rurale et urbaine doit s’affronter à la concurrence des “agrobusiness” qui achètent grand nombre d’hectares de terre pour produire pour l´exportation. Dans le cas du Pérou des grosses plantations de production de fruits, de canne à sucre, d’huile de palme, etc. »

Par ailleurs, selon M. Ortiz Roca, le changement climatique affecte la production agricole, entre autres l´irrégularité des flux de l’eau. « D’un autre côté, nous souffrons des effets de l´augmentation spéculative des prix internationaux des aliments, comme le cas du blé, du maïs, du ris, de la viande rouge entre autres. Une autre situation se présente avec la présence des activités extractives (mines, hydrocarbures) », ajoute-t-il.

Cuisines collectives

M. Ortiz rappelle que le réseau des cuisines collectives populaires autogérées ont vu le jour à la fin des années 1970 au Pérou et ce pour répondre aux besoins d´alimentation des familles des secteurs populaires appauvris. Les femmes fondatrices ont donné vie à tout un réseau de Cuisines collectives à Lima et au niveau national En outre, elles ont, par leur action et mobilisation, obtenu une loi des organisations sociales de base pour le travail alimentaire.

Suite à cela le réseau a créé des expériences productives, comme le réseau des petites boulangeries autogérées en lien avec les “centrales” locales des cuisines collectives. L’expérience péruvienne des cuisines collectives a d’ailleurs inspiré la création, ici, des cuisines collectives québécoises, regroupées sous le Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) et en quelques années elles se sont donné des expériences d´échange nord-sud (Québec-Pérou).

La campagne internationale où participent Développement et Paix et la Commission Épiscopale d’Action Sociale CEAS, est un appel à la prise de conscience de tous sur l’importance de garantir la nourriture, principalement pour les populations les plus appauvries et exclues, et ce par des politiques publiques nationales et internationales.

M. Ortiz, en plus d’études universitaires en théologie, en sciences sociales et en développement international, a acquis une vaste expérience dans le domaine de l’éducation populaire, de la coopération internationale, de l’économie sociale et du commerce équitable.

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